Topo général
La dernière fois que nous nous sommes rendus en Finlande date de 2004.
Les enfants ayant grandi maintenant il est temps de leur montrer une vision plus large de ce beau pays.
Comme nous partons trois semaines, la prévision des activités est la suivante : La première semaine monter jusqu’à Inari (environ 350km au dessus du Cercle Polaire Arctique) afin qu’ils puissent apprécier le soleil de minuit.
Le point fort des vacances étant notre séjour à Ruovesi, au chalet de Mari, où elle nous permet de rester autant que nous le souhaitons, c’est là que nous comptons y passer notre deuxième semaine.
Puis, descendre vers le sud, en passant par Ohkola pour rendre visite et rester chez Jussi et Eija deux ou trois jours et prendre la route pour Turku, notre porte d’entrée et sortie de la Finlande via la liaison par ferry avec Stockholm.
En tout et pour tout le périple devrait nous porter à parcourir environ 7000 kilomètres dont à peu près trois mille pour le trajet aller retour Tubize à Stockholm.
Comme il y a une première partie itinérante, il y a lieu de prévoir l’usage de ce que j’appelle des valises d’urgence, habituellement pour le cas où il faudrait passer la nuit en route, pour ne pas devoir aller piocher des affaires dans les valises à caractère général. Ces valises d’urgence comportent en général des affaires de toilette, un pyjama, des pantoufles et de quoi se changer.
En cette occasion ce ne seront pas vraiment des valises d’urgence mais des valises de route.
Aussi comme à la réservation des emplacements pour le ferry, l’agence n’a pas tenu compte de la hauteur précisée lors de ma demande. Nous nous sommes vu octroyer des emplacements où la hauteur limite est 1.9m ce qui exclu l’usage du coffre sur le toit. Ceci limite fortement le volume et demande une réflexion quant à l’optimisation de l’usage de l’espace habitable.
Ainsi, au lieu de prendre des valises, nous allons utiliser des caisses en plastique avec couvercle d’un volume d’environ 85l pour les dames 65l pour Rodrigo et moi. Une par personne et une pour les affaires générales de camping.
Ces caisses quoique quelque peu volumineuses s’empilent de manière assez emboîtable. En outre deux valises de route : une pour les enfants, une pour nous. Une ou deux caisses pliantes avec les cadeaux. Les sacs à dos, sacs à main et sacs à ventre. Le frigo box, les caisses avec les chargeurs, câbles et autres. La caisse pharmacie. Les deux tentes, les affaires de pique-nique et les quatre matelas de sol, la caisse de camping contenant : sacs de couchage, sacs à viande, batterie de cuisine et deux camping gaz avec recharge et quelques autres ustensiles.
Comme affaires appartenant à la voiture j’ai laissé la caisse contenant le câble remorqueur, lampe de secours, bidon d’huile, etc. ainsi que les trois couvertures de type plaid et les deux k-ways et les deux parapluies (heureusement qu’on est pas en hiver si non il faudrait caser en plus : la pelle et les chaînes).
Pour ce qui est des affaires de loisir chacun se débrouille avec son espace attribué : plus de livres = moins de vêtements. De toutes manières si on calcule bien, il ne faut pas trop de vêtements. En tout cas, la semaine que nous passons au chalet, le plus probable c’est que nous utilisons seulement un short et encore …
De mon côté je prends le notebook, Evelyne prend son netbook, les enfants utiliseront le netbook familial et le lecteur de dvds. Côté lecture je prends mon livre commencé, en anglais, car je lis moins vite en anglais qu’en français. Autrement il me faudrait un libre tous les deux jours. Alba prend quelques romans en espagnol et deux ou trois briques en français et son cours et exercices d’espagnol. Evelyne prend surtout sa méthode de finnois et quelques guides de la Finlande, bleu, vert, etc. Rodrigo ne prend que quelques dvds.
Samedi 03 juillet (Tubize)
Dernières préparations, achats, chargement de la voiture et dernières vérifications.
C’est généralement l’une des journées les plus longues avant un départ en vacances. Essayer de faire l’inventaire de tout ce qu’il semble falloir sur place en essayant de ne rien oublier. Réfléchir à la manière de faire le chargement de la voiture afin de ne pas mettre hors portée des affaires dont on aurait besoin en route.
Je sais bien que le premier chargement vise à tout faire rentrer en y laissant les plus possible de place visible par le rétroviseur et que le chargement ne se déplace pas à chaque virage.
C’est tout un art. J’ignore si j’ai un don ou non mais du moment qu’on me laisse à portée tout ce qui doit rentrer dans le coffre, je parviens, en regardant les affaires et l’espace à remplir, à tout emboîter, empiler, caser.
Ce que je déteste par-dessus tout ce sont les ajouts de dernière minute, hors calcul.
Nous prévoyons de partir demain vers trois heures du matin.
Vers dix-neuf heures, la voiture est chargée et prête. Le plein fut fait hier. J’ai lavé les vitres, rempli le réservoir de liquide détergent été pour le pare-brises. J’ai vérifié le niveau d’huile. Les sandwiches sont faits, le frigo bien chargé, les thermos remplis, … Il ne me reste plus qu’aller dormir et me reposer pour être en forme.
Malgré tout, je ne parviens pas à me coucher avant vingt-deux heures. Je ne saurais quand même pas dormir. Les enfants on demandé à pouvoir ne pas se coucher ; rester début, réveillés pour être fatigués un max et pouvoir dormir dans la voiture. Je n’y vois pas d’inconvénient.
Dimanche 4 juillet (Sweden)
Le réveil sonne vers deux heures et quart. J’aurais dormi encore mais l’excitation de « l’aventure » qui nous attend me réveille très bien.
Alba et Rodrigo comme avancé ils sont restés chipoter pendant toute la nuit.
Vers trois heures et quart tout le monde est à bord.
Je fais mon dernier tour de vérification, j’enclenche l’alarme de la maison et tourne la clé de contact. C’est presque le départ. Avant de vraiment « partir » il faut passer par un distributeur de billets car je voudrais avoir un peu de liquidités sur moi au cas où. A Tubize pas moyen, l’ouverture automatique de Dexia est désactivée et le distributeur de la gare semble vide.
Je me fournis finalement à Lembeek.
Maintenant oui, la route est à nous. Le GPS indique une arrivée en Suède vers midi trente la pratique me fait croire que ce sera plutôt vers dix-sept heures : arrêts toilette, pique-nique, d’éventuels embouteillages, recherche de route, etc., …
La plupart des gens dorment, il n’y a presque personne en vue.
Dans quelques heures, les courageux dans mon genre, iront chercher les croissants pour leur familles. Nous serons déjà loin.
Les frontières s’égrainent : Belgique - Hollande, Hollande – Allemagne, … La traversée de l’Allemagne c’est notre gros morceau d’aujourd’hui.
Les enfants dorment. Lorsqu’ils étaient petits nous voyagions souvent de nuit justement pour qu’ils dorment. Maintenant c’est plus facile ; d’abord ils ne se disputent plus tellement, si ce n’est que pour choisir quoi regarder et le plus clair du temps ils sont dans leurs Ipods, leur musique dans les oreilles ce qui n’est pas plus mal. Aujourd’hui, ils dorment.
Il fait beau, probablement chaud. La température à l’intérieur est réglée pour rester à vingt degrés. Il est vrai que parfois cela donne l’impression de fraîcheur. Parfois j’arrête l’air conditionné mais, à peine deux minutes plus tard, on sent une sorte d’étouffement, de lourdeur, l’air ne circule plus. Parfois j’augmente d’un degré ou deux, pour le redescendre quelques minutes plus tard.
Après le petit déjeuner Evelyne prend le volant. Nous sommes en Allemagne et nous avons à peu près trois cens kilomètres devant nous sans bifurcation.
A peine passé le volant, je m’endors.
Deux cents kilomètres plus loin je me réveille. Pas loin d’Hambourg. Nous sommes à l’arrêt, dans un embouteillage. Nous avançons à une vitesse inférieure au pas d’homme. Cela semble sérieux. Pendant environ un quart d’heure nous avançons vraiment à peine un kilomètre. S’il s’agit d’un accident il doit être costaud.
Non, ce n’est pas un accident mais des travaux. L’autoroute semble coupée, on fout tout le monde dehors. A pas de tortue, tels que des chenilles processionnaires nous avançons pare-choc contre pare-choc, tant bien que mal, pour nous déverser sur un mince ruban d’asphalte de deux voies, une dans chaque sens. Nous entrons dans une station d’essence. Nous n’en avons pas besoin, mais c’est pour que je reprenne le volant.
Le GPS perd les pédales et me prend pour un con. Il n’arrête pas de me proposer de retourner sur l’autoroute : -Tu ne comprends pas, couillon, que la route est barrée !!!
Je me demande quels seraient leurs commentaires s’ils avaient le don de la réflexion et de la parole.
Après deux ou trois kilomètres de la sorte, je décide de faire demi-tour et essayer l’autre sens.
J’ai prévu des cartes routières pour la Finlande, mais pas pour la traversée des autres pays.
A un moment Evelyne me dit : -c’est par là !
N’ayant pas trop lu le panneau j’ai suivi l’instruction verbale presque automatiquement, sans trop regarder et sans même avoir le temps de regarder. Deux secondes plus tard, trop tard, je réalise que ce n’est pas bon.
Evelyne dit : - voilà, le bouchon est de l’autre côté.
-Oui, c’est vrai. Mais te rends tu compte que nous sommes dans la mauvaise direction et que nous allons devoir nous re-farcir à nouveau le bouchon ?
Cela ne vaut même pas la peine de s’énerver. C’est un fait !, nous allons devoir refaire le chemin que nous défaisons et ce n’est pas un, ni deux, ni trois, mais plus de cinq kilomètres de bouchon.
Je quitte l’autoroute, lorsque nous avons la possibilité de prendre la première sortie pour reprendre notre bonne direction, je rechigne à m’engouffrer dans le flot et perdre encore trois quarts d’heure.
Je zoome le GPS en arrière mais il n’y a pas vraiment de route secondaire plus ou moins parallèle.
Evelyne propose qu’on trouve quelque part où acheter une carte routière, afin d’y voir plus clair et décider comment contourner le problème. Voilà la leçon à tirer. Malgré le GPS, avoir une carte aussi, « just in case ».
Nous faisons l’achat dans une pompe à essence. La dame nous apprend qu’en fait un pont a été sauté pour les besoins des travaux de l’autoroute. Elle nous explique comment reprendre notre route. Au bout de quatre bifurcations j’ai perdu le fil de ses explications et le nord, d’autant plus que c’est en allemand. Nous la remercions. J’ai la carte, je me débrouillerai.
La fin de ses explications nous mène au point ou nous avons été « éjectés » de l’autoroute . Nous voilà à la case de départ !
Le problème c’est que pour reprendre l’autoroute il faut traverser l’Elbe et qu’il ne se traverse pas n’importe où et pas n’importe comment ! Alors je cherche d’abord ou nous sommes et ensuite quels sont les points ou ponts de traversée le plus près de nous, puis par rapport à notre destination je prévois un « via point » de l’autre côté assez près du pont pour que le GPS « comprenne » où je veux qu’il m’amène.
Bien évidement, fini le roulage à cent trente. Ici pour le moment si l’on peut rouler à septante, soixante-dix, pour les français qui me liraient, on peut s’estimer heureux.
Quelques dizaines de kilomètres plus loin nous retrouvons enfin notre route originale. En tout et pour tout cela nous a « coûté » une heure et demie. Je dis cela pour chiffrer le temps passé à tourner en rond car finalement ce n’est pas la fin du monde. Cela aurait été plus grave une sortie de route, une panne ou un accident. Tant que ce n’est que du temps, nous sommes en vacances et une heure et demie c’est presque négligeable par rapport à notre capital temps.
Puttgarden. Nous allons quitter l’Allemagne pour être accueillis par le Danemark. La traversée dans le transbordeur se passe sans encombre majeur. Je suis même resté dans la voiture pour somnoler.
Le paysage danois est quelque peu différent. Une succession de ponts et des bras de mer. Aussi, lors de la traversée d’agglomérations, bien que visibles dans le GPS, des croisements et des rues sur un côté ou les deux de l’autoroute, ils sont disposés de telle manière qu’ils sont invisibles depuis la voiture ; soit parce qu’il y a une barrière d’arbres, soit parce qu’elles sont cachées par une sorte de talus. En outre, j’ai l’impression qu’il s’agit de maisons unifamiliales ou en tout cas pas de buildings.
Nous approchons du pont séparant le Danemark de la Suède.
Le pont semble commencer par un bon tunnel sous l’eau. Je pense à Muriel car je crois qu’elle avait mentionné ce tunnel et que cela l’impressionnait. Nous voilà sur le pont. Peut-être par le fait que ce n’et pas la première fois que je le traverse ou parce que j’en ai déjà vu d’autres, je ne suis pas impressionné, malgré la dimension de l’ouvrage.
Le péage, dans ce sens, se trouve au bout et lui, oui, il m’impressionne 86 Euros. Faut bien participer à l’ouvrage et sa maintenance, non ?
Nous sommes entrés en Suède. Il nous reste un peu moins d’une heure de trajet pour arriver à l’hôtel réservé depuis le mois d’avril. Finalement nous sommes plus près de l’heure que j’avais estimé que de l’heure affichée par le GPS lorsque nous nous sommes mis en route. Les arrêts et contretemps, m’ont donné raison.
L’hôtel est pareil à ce que j’avais déjà vu sur Gogle maps autrement ce serait effrayant. Sans être extraordinaire il ne nous en faut pas plus. La chambre est propre, il y a une bonne salle de bains, wifi, etc. de toutes manières nous ne la ferons pas longue.
Une fois rafraîchis et changés, nous somme descendus nous restaurer.
Côté restaurant, la carte est un peu limitée mais nous ne voulons que nous nourrir, donc, c’est correct.
Après le souper, les enfants sont montés et Evelyne et moi avons pris un verre au salon, puis sommes montés nous coucher. Malgré un semblant d’air conditionné il fait fort chaud dans la chambre.
Lundi 05 juillet (Ferry Amorella)
Après un petit déjeuner type buffet et le chargement de la voiture, nous avons repris la route.
Le paysage et la route en Suède sans être similaire à celui du Danemark, car l’aspect aquatique n’y est pas, reste quand même axé sur la nature ; ici aussi il n’est pas aisé de deviner qu’on traverse des zones habitées tellement elles sont confondues dans la nature.
Les aires de repos ne sont pas visibles comme en France. Tout en restant près de l’autoroute, elles sont aussi aménagées de sorte à ce qu’elles s’intègrent dans la paysage
La journée se passe, les kilomètres s’égrainent. A un moment donné à quelque cent kilomètres de Stockholm je regrette de ne pas m’être arrête. Sur le coté droit de la route il y avait un champ, vallonné, immense, couvert de millions de petites fleurs bleues ce qui lui donnait l’aspect d’un lac. C’est dommage que je n’ai pas eu la présence d’esprit de m’arrêter pour faire une photo.
Nous arrivons assez à l’avance par rapport à l’heure d’embarquement. Nous laissons la voiture près de la zone et partons visiter le centre. Nous avons à peu près deux heures devant nous. De quoi marcher un peu et boire un verre quelque part. Il fait beau, très chaud.
C’est dommage qu’ici non plus il n’y a pas l’euro. On a perdu le réflexe, l’habitude d’antan d’avoir de petits porte monnaies avec les différentes devises en fonction des pays traversés. Devises, dont on gardait le reste pour la fois suivante, parfois quelques années plus tard. A un moment donné nous avions de francs français, de guldens, de marcs, de couronnes danoises, suédoises, des markka, des pesetas, etc. J’ignore combien nous en consommerons, mais je prends 2000 SEK au distributeur, l’équivalent de quelques 200 Euros. On peut les utiliser dans le bateau et on a encore tout le trajet du retour.
L’embarquement s’est passé normalement. La cabine, par contre, n’est pas telle que nous l’avions espérée ; heureusement que nous le savions … En fait il s’agit d’un pièce avec quatre lits superposés deux par deux et un mince espace entre les deux. Je me fais l’idée d’être dans une cellule. Le pire ce n’est pas l’espace mais la chaleur suffocante. Les enfants sont un peu déçus, mais nous leur faisons comprendre que cela pourrait être pire. De penser à toutes ces gens qu’on du quitter leur pays pour un monde meilleur, ou qui on été embarqués de force.
Nous pouvons en tout moment aller et venir à notre guise. Nous avons une douche et des toilettes au but du couloir, etc.
Nous nous rafraîchissons et montons chercher le restaurant. Nous choisissons celui au huitième pont, avec le buffet self-service.
On a de la chance pour la table. On nous donne celle qui est tout en avant d’où nous avons une très bonne vue de l’avancement du bateau et du coucher du soleil.
La nourriture est plus que bonne. Nous faisons honneur surtout aux préparations de poisson. Mais on ne peut résister à la viande. Sans trop exagérer je me suis resservi deux fois de chaque, sauf le dessert. Je suis plus consistant que sucreries.
Evelyne a acheté des boissons pour la cabine. Les enfants sont allés explorer le bateau. Evelyne est partie se coucher, moi j’ai pris le portable et je me suis installé à la cafétéria près d’une fenêtre, mais surtout, près d’une prise. Les enfants font des allées et venues vers moi et profitent au passage de consulter leurs messages. D’autres personnes sont couchées par-ci par-là. Vers une heure du matin nous décidons d’aller nous coucher. Demain, ou plus tôt tout à l’heure, il faudra encore conduire.
Mardi 06 juillet (Olhava)
Arrivée en Finlande vers 7h30 heure locale (6h30 biologique)
Un petite demi heure avant je suis allé faire mon petit tour de repérage pour ne pas perdre du temps après et pouvoir monter dans la voiture tout de suite.
Le débarquement, malgré la quantité de voitures se passe relativement vite. A peine quitté le bateau, départ direct vers le nord.
Au début ce n’est qu’une succession de limitations à 80 et 60, puis au fur et à mesure qu’on s’éloigne il est possible de monter jusqu’à 100. La conduite est agréable car le nombre de voitures sur la route n’est pas énorme.
J’ai programmé le GPS pour Kemi, tout en sachant que nous nous arrêterons un peu avant, mais ou moins nous serons dans la direction pour le jour suivant.
Les enfants dorment à nouveau. Nous nous arrêtons vers 10h pour un petit déjeuner, je ne saurais plus dire où. Nous avons encore des affaires de pique-nique mais achetons quand même quelques couques à la cannelle et ce qui est le plus important de la lotion anti-moustiques pour tous.
Notre arrêt ce soir est encore inconnu. Nous avons pris les tentes, les tapis de sol et les sacs de couchage, mais j’aimerais autant ne pas devoir commencer à monter et démonter les tentes. Ce ne sera qu’en cas de nécessité absolue.
Les routes sont agréables à rouler. Par moments, le plus souvent, il s’agit d’un ruban rectiligne qui s’ondule à perte de vue, jusqu’à l’horizon. Comme je disais, s’il y a des voitures elles sont loin derrière et/ou devant. Je roule deux ou trois kilomètres au dessus de la vitesse autorisée ce qui ne pas trop grave et qui me donne l’impression d’avancer un peu plus vite. Malgré tout, je fais fort attention car presque à chaque carrefour/croissement il faut diminuer la vitesse d’une vingtaine de kilomètres et il y a pas mal de radars. Fonctionnent-ils ou non ?, je n’en sais rien mais mieux vaut prévenir qu’en souffrir.
Vers 16h nous commençons à être attentifs aux panneaux indiquant : camping, cottages (mökki). Nous avons dépassé Oulu ce qui nous met dans une situation assez confortable pour le trajet de demain. A Olhava, nous voyons un panneau : Seljänperä-Camping avec le logo des cottages.
Nous prenons la piste qui quitte la route et nous « enfonçons » dans la nature vers l’ouest, vers la mer, le Golfe de Botnie.
Nous sommes heureux, il y a de la place.
Le chalet n’est pas énorme, mais suffisamment grand pour permettre d’avoir deux lits superposés deux à deux, une table et des bancs, une cuisine, un frigo, etc.
Notre première rencontre avec les moustiques ne se fait pas attendre. Ils nous on déjà repéré. Nous déchargeons vite les caisses et nous installons.
Chacun retrouve sa caisse de sorte à pouvoir faire le tri de ses affaires.
Nous réservons le sauna pour huit heures, achetons quelques bières et du fumigène pour les moustiques.
Nous explorons un peu les alentours. Je me dis déjà que, lors de la sauna, je n’irai pas me baigner dans le lac. En effet, il y a un passage assez boueux avec des joncs où des colonies de moustiques n’attendent que les touristes distraits ou imprudents.
Demain il faudra qu’on trouve un distributeur de billets car apparemment les cartes de crédit «étrangères» ne sont pas vraiment très/trop acceptées.
Il fait fort chaud dans la hutte. Nous laissons la porte ouverte car il y a un sorte de rideau soi disant protecteur, quoique je ne suis pas trop sûr.
Premier sauna en Finlande de l’année. Cela fait du bien de se laisser transpirer jusqu’avoir l’impression de se vider et puis s’asperger d’eau froide. Mais ce qu’il fait encore mieux c’est, lorsqu’on se sent se vider, boire une longue gorgée de bière et pourtant je ne suis pas tellement bière, mais dans ces circonstances je veux bien retourner ma chemise.
Finalement tous se sont ralliés à ma vision du sentier vers la mer et nous avons préféré l’eau de la douche. Pour la première fois depuis très longtemps, six ans, nous avons versé non pas de l’eau sur les pierres du sauna, pour obtenir le löyly, mais un peu de bière, ce qui donne une odeur caramélisée caractéristique.
Nous avons bien dormi, sauf Rodrigo qui vers trois heures du matin s’étouffait. J’avais laissé allumé à l’intérieur du fumigène pour les moustiques. La cabane en bois ave l’air déjà naturellement sec plus le fumigène a agit sur les bronches de Rodrigo comme une crise d’asthme. Il n’en a pas souvent mais dès qu’il se trouve dans des situations un peu limites il est pris de suffocations.
Je lui ai préparé une série d’inhalations simples afin d’humidifier ses bronches. Petit à petit il récupère mais on voit que ce n’est pas le top.
Mercredi 07 juillet (Inari)
Pendant la nuit il a plu et il semble ne pas vouloir s’arrêter. C’est compréhensible toute cette chaleur devait éclater quelque part. Au moins les moustiques se tassent.
Nous quittons le camping sous la pluie qui ne devra plus nous lâcher de toute la journée.
Le trajet bien que pas énorme s’avère, à cause de la pluie et la prudence, un peu plus long que estimé initialement, une petite heure, pas grave ; nous sommes tout de même en vacances !!
Passage du Napapiiri sous la pluie. L’arrêt, malgré un pourcentage élevé de facteur kitsch, est presque obligatoire. On ne franchit pas tous les jours le Cercle Polaire Arctique.
J’ai fait le plein d’essence, bon pas vraiment le plein car ma carte n’étant pas acceptée, j’ai dû payer en liquide (papier). Heureusement que je connais assez bien la consommation et la capacité de la voiture. Dès lors j’ai su évaluer le montant optimal de sorte à ce que l’appareil n’ait pas à me rendre, ce qui de toutes manières ne pouvait pas faire.
Nous enchaînons les kilomètres mais en gros il n’y a que deux patelins signifiants sur la route : Sodankylä et Ivalo, avant d’arriver à Inari, ce que nous faisons vers 17h30.
Ce n’est pas trop tôt, mais non plus très tard. Nous pourrons profiter encore de la soirée.
Nous avions réservé à l’Hôtel Kultahovi ou nous avions déjà logé en 1989 lors de notre randonnée dans le parc national de la Lemmenjoki.
Je n’avais en souvenir qu’une vague image de la salle du restaurant, pas des chambres ni de l’envergure du bâtiment. Je ne saurais dire s’il a eu des extension ou non. Par contre l’emplacement du bâtiment principal et du sauna semblent être à la même place, en bordure des rapides.
Nous avons reçu deux chambres au but de l’édifice. Elles sont confortables et c’est tout ce qu’il nous faut.
Nous nous donnons quartier libre jusqu’à l’heure du souper que nous avons établi à vingt heures.
Aujourd’hui, les enfants vont vivre l’expérience en fin du soleil de minuit, c'est-à-dire de la non nuit, du non noir, de la clarté permanente.
L’expérience pourrait se vivre plus intensément si on était dans un camping ou endroit où l’on aurait vue sur l’horizon et on pouvait observer la descente du soleil vers l’horizon et puis sa montée sans y disparaître, mais cela voudrait dire passer quelques heures à l’observation.
Ce soir, bien que je ne sois pas un fanatique du football je ne peux pas ignorer que l’Espagne joue la demi-finale du championnats du monde contre l’Allemagne.
Au restaurant nous n’avons pas pu résister à goûter le poronkäristys.
La pluie semble s’être arrêtée et le ciel se dégage. La lumière n’est que plus intense, d’autant plus qu’il est à peine neuf heures et demie du soir.
Après le repas, nous nous séparons, les enfants vont dans leur chambre où je leur ai connecté le lecteur de dvds à la télévision. Evelyne et moi nous nous connectons chacun de notre côté à la wifi de l’hôtel. De temps en temps je « switche » vers la page du mondial pour voir l’avancement du match. Finalement c’est l’Espagne qui l’emporte. Cela me fait plaisir, mais je ne vais pas commencer une quelconque manifestation de joie.
Vers deux heures du matin il fait tout aussi clair qu’à midi en Belgique. Lorsque je m’apprête à me coucher finalement je vois dehors, dans l’orée du parking un renard qui se déplace tout à son aise. Un fameux renard, il est assez grand, comparé à ceux de chez nous. Tout en étant à son aise, il se déplace assez vite. Je n’ai pas le réflexe de le prendre en photo, tout juste de le signaler à Evelyne pour qu’elle le voie aussi.
Jeudi 8 juillet (Suomu)
La journée semble radieuse, le risque de pluie s’est complètement évanouit. Notre projet de promenade à pied jusqu’à l’église en bois près du lac Pielpajärvi semble pouvoir se faire.
Nous nous sommes levés vers sept heures et demie afin de pouvoir aller prendre le petit déjeuner vers huit heures. Les valises sont plus ou moins prêtes.
Le petit déjeuner consiste comme dans la plupart des établissements d’une sorte de buffet ou l’on peut choisir ce que l’on veut. Il y a pour tous les goûts : céréales, diverses sortes de pain, charcuterie, fromages, produits lactés, jus, etc., de quoi contenter n’importe qui.
Une fois le petit déjeuner pris, je suis passé à la caisse. Oui, tous ces plaisirs se paient, malheureusement.
Comme nous sommes au but du bâtiment et qu’il est possible de sortir par derrière, plutôt que de traverser tout l’hôtel avec les bagages j’ai proposé de rapprocher la voiture et de faire le chargement à l’arrière du bâtiment. En partant, Evelyne est allé rendre les clés des chambres.
J’ai encore la carte de randonnée utilisée en 1989, à mon avis elle est toujours valable et d’actualité. Si en 1989 nous sommes partis à pied du centre d’Inari, cette fois-ci nous pouvons raccourcir le parcours de quelques kilomètres car il y a une piste carrossable qui mène jusqu’à mi chemin.
Nous l’empruntons jusqu’arriver à un emplacement de parking.
Si bien il ne s’agit pas d’une randonnée à proprement dire, il faut au moins, un minimum de chaussures sport. Alba, dans sa jeunesse insouciante, ne sait plus où se trouvent ses souliers de sport. Ils sont quelque part dans la voiture, mais où ? Ne pouvant pas la laisser aller en ballerines d’autant plus qu’il risque d’y avoir un peu de boue à la suite des pluies d’hier, après lui avoir fait sentir son manque de prévision, je lui propose de prendre mes chaussures de sport et j’irai en sandales.
Si tant que nous étions en « ville » les moustiques semblaient s’être évanouis, ici, en pleine nature, ils refont surface.
Nous nous enduisons, de produit anti-moustiques, les surfaces exposées. Alba, à la suite de mes remarques est contrariée et ouvre la marche fort en avant. Bon, il n’y a qu’un sentier et il est balisé.
La promenade est très agréable. Un panneau nous indique que l’église est à quelque 4 kilomètres. Le sentier est facile à suivre, il serpente des petites dénivellations de terrain toujours à l’intérieur de la forêt. J’essaie localiser notre position sur la carte, mais aucun élément visuel ne me permet de reconnaître les courbes de niveau. Il faudra attendre jusqu’arriver à un accident de terrain ou autre.
Alba est tellement loin devant que nous qu’on ne la voit plus. Petit à petit nous apercevons des étendues d’eau à gauche et à droite, étendues qui ne figurent pas dans la carte, ou en tout cas dans le sentier qui est indiqué dans la carte. Je ne panique pas, mais je me demande tout de même comment est-ce possible. Nous faisons plein de photos. À un moment donné nous traversons une sorte de ruisseau que je repère dans la carte; au moins je vois où nous pourrions être. Je m’aperçois très vite que ce n’en est rien car selon la carte, après le ruisseau je devrais avoir un lac à ma gauche or il en est rien. J’en ai un plus tôt à droite. Je ne panique toujours pas mais je commence à me demander si nous n’aurions pas loupé une bifurcation. En outre les balisages continuent et n’ont pas changé. Au pire nous pourrions faire demi tour. Le seul hic est Alba, qui faudrait rattraper. Aurait-elle pris le bon chemin ? Quelques minutes plous tard nous arrivons à un endroit ou un grand lac est à gauche et où le sentier sur la carte contient aussi un grand lac à gauche. Serions nous là ? Pourquoi les autres lacs déjà traversés ne figurent pas sur ma carte ? Le paysage aurait tant changé en vingt ans ?
Nous croisons un couple de randonneurs auxquels nous demandons si l’église est loin et s’ils ont croisé une jeune fille. Ils nous répondent que l’église est un peu plus loin et qu’ils ont effectivement croisé une jeune fille. Ouf !!
Selon la carte, à un moment le sentier devrait tourner à nonante degrés vers la droite en s’éloignant du lac or ce n’est pas le cas. Lorsque je vois, au contraire que le sentier continue à longer le lac et que j’aperçois l’église au loin, je suis obligé de me rendre à l’évidence que le sentier indiqué sur la carte n’est pas celui que nous avons suivi. Tant pis, le retour de toutes manières nous le ferons en rebroussant le chemin parcouru.
Alba est déjà occupée à mitrailler de son objectif l’église.
Elle est fermée. Je me rappelle qu’il y a vingt et un ans nous avions été enfermés à l’intérieur et que j’avais utilisé mon Opinel pour déplacer le penne de la serrure. Je vois que la serrure semble ne plus être utilisée, mais que les portes sont retenues par deux grosses pierres.
N’ayant pas l’intention d’abîmer, ni saccager quoique ce soit, je me dis que l’on ne nous en voudra pas, si je déplace les pierres pour visiter l’intérieur et que par après je remets les pierres comme elles étaient avant notre arrivée.
Nous visitons ainsi l’intérieur, qui s’avère simple et beau dans sa simplicité. Apparemment il est attendu que les visiteurs déplacent les pierres, car à l’intérieur il y a des cartes postales à vendre en toute confiance. Celui qui en veut en prend et dépose les centimes correspondants dans une boîte ad hoc.
Nous tournons un peu autour de l’église et reprenons le chemin de retour. Je profite pour bien me repérer, sachant avec exactitude ou nous sommes. En effet, le sentier que nous avons pris, ne correspond pas du tout à celui marqué dans la carte. Soit ils l’ont changé, soit il y en a deux (je n’ai pas le temps de vérifier si l’ancien existe encore) l’un qui part d’où nous sommes partis, du parking des voitures, l’autre qui part d’Inari pour les randonneurs sans « monture ».
C’est tout de même agréable de voir que le sentier qu’on parcourt maintenant correspond à la topographie de la carte. Je retrouve le ruisseau et constate que nous sommes sur le ruisseau que j’avais repéré à l’aller mais beaucoup plus au sud-est.
Alba, pour le retour est dans le groupe. Son moment de tirage de gueule est passé.
Il fait chaud. Le lac à côté invite à la baignade. Comme nous n’avons pas de destination fixe pour le soir, nous n’avons pas d’horaire ; la seule contrainte est le fait de savoir que le moins loin nous irons aujourd’hui, le plus de chemin nous devrons parcourir demain.
Les filles décident de se baigner, nous, les garçons faisons plutôt office de gardiens des affaires. Bien que nous longeons le lac depuis un bon moment, on n’a pas repéré réellement de zone d’accès facile. Nous nous arrêtons là où il semble être possible de se mettre dans l’eau sans trop de difficulté.
Alba y passe la première. Elle s’approche et lorsque elle met son pied sur ce qu’elle croyait être le fond, il s’avère que le « fond » est plus profond et elle n’a donc pas pied. Cela l’a surprise et elle n’a pas pu éviter de perdre l’équilibre et paniquer un peu, le tout couronné par un sacré cri et quelques pataugeages dans l’eau. Elle s’extirpe pleine de boue. Nous sommes pliés en quatre. Tant bien que mal, avec des serviettes nous l’aidons à enlever la boue, qui en fait est plus végétale que terrestre.
Evelyne qui s’apprêtait à se baigner aussi, s’approche du bord mais forte de l’expérience subie par Alba, elle décide finalement de ne pas tenter le diable.
Nous revoilà repartis. Le sentier, ou le circuit, bien que l’ayant déjà parcouru dans l’autre sens et reconnaissant certains des endroits, nous semble ne pas se terminer. De plus nous sommes partis comme de vrais amateurs, sans eau et sans rien à grignoter.
Arrivés à la voiture je saute directement sur une bouteille de coca et quelques biscuits Granny, que nous nous partageons.
Bon, il est temps de se mettre en route pour le soir. On va néanmoins s’arrêter quelque part pour acheter de quoi manger.
Je calcule que nous devrons commencer à chercher après Kemijärvi, pour que le trajet de demain ne soit pas trop long. Pour le moment nous devons prendre en direction de Sodankylä et puis vers Kuusamo.
Si lors de notre trajet vers Inari, sous la pluie, nous avions fait la rencontre de quelques rennes par-ci par-là, sur la route que nous parcourons aujourd’hui, qui est la même, mais sous le soleil, nous rencontrons énormément des troupeaux de rennes. D’ailleurs, il faut être très vigilant lors de la conduite car parfois ils ne sont pas très visibles sur l’asphalte. Ce n’est pas le moment d’entrer en collision.
A Sodankylä, nous prenons une bifurcation vers Kemijärvi en direction de Kuusamo. A partir d’ici nous sommes sur des routes que nous n’avons pas parcouru à l’aller.
Nous arrivons à Kemijärvi vers 17h. je profite pour repérer un distributeur et prendre un peu d’argent liquide.
A partir de maintenant il faut chercher où loger pour la nuit.
A quelque 30 km nous voyons un panneau indiquant camping, cottages, etc., le « Lentssons Resort » sur le Cercle Polaire Arctique. Quelque 5 kms plus loin nous y sommes.
Lorsque nous arrivons, il y a une voiture sur le parking et des gens assis dehors en train de boire. Nous saluons et entrons dans ce qui nous à l’air d’être la réception. La dame qui était assise vient vers nous et lorsque nous lui demandons s’il y a de la place, elle semble réfléchir à la réponse, pour nous dire finalement que oui.
Nous apprenons par la suite qu’ils viennent de vendre le tout et qu’ils partent en Amérique, que les nouveaux propriétaires prennent possession des lieux le samedi, dans trois jours.
Lorsque nous demandons s’il y a possibilité de manger quelque chose elles nous indique que malheureusement non car tout est débranché, mais que nous pouvons aller éventuellement à Kemijärvi, qui n’est qu’à 35 kms, pour faire des courses.
Nous recevons les clés de notre cottage qui est, soit dit en passant, superbement équipé. Sur deux étages avec sauna inclus.
Nous déchargeons les affaires. Nous allons profiter pour faire le ménage dans les caisses.
Pendant que les enfants s’occupent d’aménager les lits pour la nuit, Evelyne et moi repartons pour Kemijärvi faire des courses. Si on avait su …
La faim aidant nous ménageons plusieurs possibilités. Nous achetons ainsi pour ce soir et en même temps pour demain matin : bière, jambon, renne, lait, limonades, yogourt, pâtes, etc.
Le sauna a été allumé avant de partir de sorte qu’à notre retour ce soit prêt.
Ainsi, dès notre arrivée, je décharge les commissions et pendant que je commence à préparer le souper, les enfants vont au sauna. Un quart d’heure plus tard c’est mon tour avec Evelyne et ainsi de suite, de bière en sauna et de sauna en bière, le souper est prêt.
Pour faire simple j’ai prévu des pâtes au jambon et fromage en quantité suffisante pour satisfaire tout le bataillon. Elles doivent être très bonnes, ou nous avions très faim, car pas l’ombre d’une miette de pâte n’est restée sur la casserole. Faut dire qu’avec les affaires de camping j’avais rapporté de Belgique des épices : de l’ail en poudre, du sel pour poissons, du mélange spaghetti, etc., ce qui a contribué à rehausser la saveur. Il n’y a pas de connexion Internet, tant pis.
Vendredi 09 juillet (Vuonislahti - Herranniemi)
Comme nous avons un grand trajet a faire aujourd’hui, le réveil a été programmé pour sept heures trente, afin de pouvoir prendre le petit déjeuner vers huit heures et si possible la route vers neuf heures.
Ayant acheté du lait hier, nous avons pris du bon muesli et céréales. Pas besoin de café ni du pain. C’est pour cela qu’en itinérant j’aime bien le muesli, car il n’est même pas nécessaire de chauffer quoique ce soit.
Malgré qu’il y a de la vaisselle, les bols pliants, en silicone, que j’avais acheté pour le camping ont du succès. J’en avais acheté deux grands verres et deux grands bols, qu’une fois pliés, les uns s’imbriquant dans les autres, prennent à peine la place de deux demi douzaines de dvds empilés.
Nous devrions passer près de Ruka d’où part le fameux circuit de randonné Karhunkierros « le sentier de l’ours », qu’Evelyne et moi avons parcouru en grande partie il y a vingt et un ans.
J’ai essayé de retrouver le point de départ sans succès. N’ayant pas la carte topographique à la portée c’est plus difficile de s’y retrouver, d’autant plus qu’en voiture et probablement avec quelques changements depuis tout ce temps ce n’est pas évidant. N’ayant pas répéré aucune inscription ou signalisation indiquant le départ nous laissons tomber.
Nous sommes sur la nationale numéro 5 et il semblerait que ce soit la Via Karelia. Le GPS indique une arrivée à Vuonislahti vers le quinze heures. En gros cela devrait être une heure ou une heure et demie plus tard, 16h30, en tenant compte des arrêts pique-nique et autres.
Les enfants et Evelyne dorment.
A hauteur de Possu, il semblerait que la Via Karelia quitte la nationale pour prendre des routes secondaires.
Tout en conduisant, je fais des calculs. D’une part, ce serait chouette de continuer par la « Via » car plus pittoresque et suivant la silhouette de la frontière russe ou s’en approchant beaucoup plus avec probablement un caractère plus authentique ; d’autre part l’indicateur d’essence m’indique que j’ai encore pour environ 130 km., ce qui en fait veut dire environ 200km(*). En principe il y a toujours une station de service dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres.
Finalement, quelques kilomètres plus loin, je décide de prendre la « Via », cela pourrait allonger notre parcours en temps car la vitesse de roulage devrait être inférieure, mais par une approche approximative du principe connu de Pythagore, lequel indique que la longueur de l’hypoténuse est inférieure à la somme des longueurs deux autres côtés ; la distance, en kilomètres, ne devrait donc pas se voir augmenter, étant donné que je m’apprête à emprunter la soit disant «hypoténuse »
Ceci demande tout de même une déviation d’environ une quinzaine de kilomètres carrément vers l’est avant de commencer à descendre réellement à nouveau vers le sud. Après avoir roulé quelque vingt-cinq kilomètres je commence à m’inquiéter et à me demander si j’ai pris la bonne décision.
En effet, le combustible se consomme, mais je ne vois point d’indication d’une quelconque pompe à essence dans les environs et ayant quitté les routes principales, je ne voudrais pas me trouver en panne en pleine nature. Je sais bien que la région est plus habitée qu’elle n’en à l’air, mais …. D’autre part je me dis aussi que les gens du coin doivent se fournir bien quelque part, seulement qu’eux ils savent où et moi pas.
Je consulte le GPS pour qu’il m’indique la station la plus près . Je sais bien que toutes les stations ne sont pas répertoriées, mais au moins celles qui y sont elles ont plus de chance d’exister réellement.
A ma stupeur, les informations obtenues demandent une prise de décision sérieuse ! Vers l’avant aucune pompe à essence à moins de 120 km (trop loin déjà), vers l’arrière à peu près la même chose. Vers le sud-ouest, plus ou moins à droite ( étant donné que nous descendons vers le sud) il y en a deux à environ 90 km. Il faut tenir compte que pour atteindre ces pompes, que ce soit vers l'arrière ou vers la droite, je vais devoir faire demi tour et rebrousser le chemin pour retrouver la route principale, c'est-à-dire parcourir encore vingt-cinq kilomètres pour me retrouver à l'embranchement de la route principale, la national cinq. Tant pis pour la « Via », je favorise la sécurité.
En faisant demi tour Evelyne se réveille, je lui explique qu’on doit se dévier un peu pour aller mettre de l’essence, pas plus. Cela ne vaut pas la peine de l’inquiéter d’avantage, d’autant plus qu’elle panique facilement.
Nous voilà à nouveau sur la route principale avec 50 kilomètres (pour de prunes) en moins dans le compteur et devant nous dévier, en prime, de notre route vers la droite pour mettre de l’essence. Le compteur indique une capacité de déplacement de 60 kilomètres (140 selon ma théorie) Les deux pompes à essence se trouvent maintenant à environ 50 km.
Nouvelle montée d’adrénaline, je réalise tout d’un coup que la distance ainsi indiqué l’est à vol d’oiseau, que tant que je n’aurai pas poussé sur le GO, je n’obtiendrai pas la distance « route » réelle.
Je ne suis pas croyant, mais j’entame ce que l’on pourrait traduire par une prière.
J’appuie sur le bouton GO, le GPS calcule : Les pompes sont à environ 70km sur une autre route nationale, la 20, à l’ouest, plus ou moins parallèle à celle que nous suivons actuellement. Ceci veut dire que après avoir fait le plein, la reprise de notre destination finale subira une rallonge assez considérable.
Mais la priorité en ce moment c’est faire le plein. Directement je passe en mode économie, pas plus que 2000 tours minute, pas plus que 80 à l’heure. Je me pose la question de si à cette vitesse on consomme moins en quatrième ou en cinquième.
Je commence à préparer psychologiquement Evelyne et les enfants, qui somnolent, de la rallonge du trajet à cause de l’essence. J’omets bien évidement mon petit tour, de 50 km., pour rien, dans les routes secondaires. Je ne vais pas tout de même leur donner des arguments en ma défaveur.
Nous quittons la nationale cinq, route principale qui devait être notre voie principale pour la destination, pour aller rejoindre la nationale vingt.
La route qui sépare les deux nationales est assez sinueuse avec pas mal de descentes. Lors de ces descentes, je profite pour me mettre en point mort et me laisser aller sans consommation. Je ne pense pas que cela économise beaucoup de carburant, mais c'est bon pour le moral.
Le compteur affiche zéro kilomètres, mais nous sommes encore à une vingtaine de kilomètres des stations de service. D’ailleurs celle qui est plus près se trouve un peu dans la direction contraire ou nous devons aller. L’autre, un ou deux kilomètres plus loin, est dans le sens de notre destination. Ne voulant pas prendre de risque, je mise sur celle qui est plus près même si après il faudra rebrousser un kilomètre ; un de plus un de moins ….
Nous arrivons finalement à la station de service. Je prends pour 60€. C’est rassurant de voir le réservoir presque plein. Nous reprenons la route. Je reprogramme le GPS pour la destination finale, Vuonislahti. Nous sommes à quelque 450km, heureusement c’est déjà réservé et j’avais prévenu que nous risquions d’arriver aux alentours de 18 heures.
Nous faisons notre pause pique-nique au moment de quitter la national 20 pour une route, la 78, qui devrait nous faire passer par Kajaani.
Le restant du trajet s’est passé sans autre sujet digne de mettre en évidence sauf qu’on a retrouvé la « Via Karelia » un peu avant Nurmes. Nous avons traversé Lieksa et suivi les indications vers Vuonislahti.
Arrivons à Herranniemi vers 18 heures.
C’est un bel emplacement. Sur la rive du lac Pielinen, à peu près en face de Koli.
Il y a la maison principale, une grande maison avec probablement des chambres à l’étage. En outre il y a divers bâtiments, chacun ayant leur rôle spécifique : accommodation, cuisines, lavoir, sauna, etc. quelques cottages.
Nous avons reçu le cottage Punahilkka consistant en deux espaces habitables d’environ 25m2 pour 2 à 4 personnes chacun, ayant chacun sa propre douche et toilette et une petite cuisine dans l’un d’eux.
Nous sommes ravis. Nous nous installons et allons nous renseigner pour le souper qu’on demande finalement à avoir vers 20h.
Sari, notre deuxième fille au pair, originaire de Lieksa, viendra nous rendre visite vers 19h15 et restera souper avec nous.
Jusqu’à présent, notre intention était de continuer demain vers Möhkö et partir de là dimanche vers Ruovesi. Seulement que du village le plus à l’est de la Finlande jusqu’à Ruovesi il y a environ 500 kms. Ce qui représente encore une longue journée de trajet.
Dès lors, après consultation avec Evelyne, nous décidons de laisser tomber Möhko et voir si on peut rester ici deux nuits. Si tel est le cas, demain on visite l’atelier de Eva Ryynänen et Koli et puis nous revenons ici. Si ce n’est pas possible nous ferons les visites indiquées et nous éloignerons dans le sens de Ruovesi de sorte à passer la nuit le plus près possible de notre destination finale.
Apparemment il y a un mariage demain et il n’est pas possible de rester deux nuits. Bon, nous savons donc quoi faire.
Sari est arrivée vers 19h15. Elle est pareille à elle-même. On dirait qu’elle n’a pas vieilli. Pourtant depuis qu’elle est partie de chez nous elle en a parcouru du chemin, elle ha vécu en Irlande, en Inde, ..., entre autres.
Elle nous a apporté un kalakukko de saumon ainsi que du jus de fruit et des fraises. Nous papotons tout en buvant une bière avant de passer à table.
Apparemment nous sommes les seuls à souper. Nous avons indiqué notre préférence et nous avons été servis. Sans être abondant, c’est délicieux. Juste ce qu’il faut pour se nourrir sans se sentir goinfré.
Après le souper nous avons fait une petite promenade jusqu’aux installations sur le bord du lac où il y a l’emplacement pour ce qui semble être un théâtre d’été (Kesäteatteri).
Il y a aussi une sorte de véranda en bois pour barbecues et autres. Le temps de faire quelques photos et nous sommes les proies des moustiques.
Nous retournons au chalet.
Sari rentre chez elle vers un peu plus tard.
Il ne fait pas nuit, mais ce n’est pas la même clarté qu’il y avait à Inari. Avant de nous coucher, nous nous assurons que les moustiquaires sont posées le plus hermétiquement que possible contre les chambranles des fenêtres. Nous vaporisons de toutes manières un peu d’insecticide dans les chambres.
Comme il est habituel, il fait fort chaud pendant la nuit. Je me réveille tous les jours en sueur. Et pourtant je me couche après avoir pris une douche sans me sécher pour que l’évaporation de l’humidité du corps génère une sensation de fraîcheur.
(*)J’ai vérifié à plusieurs reprises que si je fais le plein directement après avoir atteint le zéro indiqué par le mouchard, je ne sais mettre que tout au plus 61 litres. Le réservoir ayant une capacité de 70 litres disons qu’il resteraient encore huit litres (non, ce n’est pas une erreur ; je sais bien que 70-61 font 9, je me laisse une marge d’erreur d’appréciation de volume) Sachant que en moyenne la voiture consomme du 8 au cents (en général un peu moins mais je me situe dans la pire des hypothèses) En théorie cela voudrait dire qu’avec un litre je peux parcourir 12 kilomètres. Par principe et par facilité mentale j’ai décidé depuis longtemps de réduire ce chiffre à 10 et stipuler comme règle qu’une fois atteint le zéro virtuel de la réserve je peux encore parcourir entre cinquante et quatre-vingt kilomètres. En outre, à partir de ce moment j’essaie de ne pas dépasser les 80 km/h En théorie cela devrait me permettre de parcourir presque 100 km., mais je préfère ne pas tenter le diable et me limiter à considérer une capacité de déplacement de 70-80km.
Samedi 10 juillet (Joutsa)
Selon le programme de la journée il y a tout d’abord les deux visites plus ou moins locales et puis s’approcher autant que possible de Ruovesi pour avoir le moins de parcours à réaliser demain.
Comme de toutes manières on sait que le musée de Eva Ryynänen n’ouvre qu’à dix heures, nous sommes un peu à l’aise pour nous préparer.
Nous allons prendre le petit déjeuner au réfectoire. Comme je m’y attendais c’est le buffet classique avec toutes les bonne choses qu’on sait préparer dans ces latitudes.
Le fait d’avoir pu garder la voiture juste à côté du chalet facilite l’accès aux bagages et caisses.
Le chargement est prêt. Les enfants s’amusent à sauter au trampoline. Apparemment c’est très à la mode ici et pas seulement dans le coin et pas non plus depuis peu ; déjà en 2004 chez Jussi et Eija il y en avait un.
En allant rendre la clé, nous avons payé le séjour. Il n’est pas encore dix heures. Comme le musée d’Eva Ryynanen n’ouvre qu’à dix heures nous roulons tranquillement vers le lieu.
Comme je m’en doutais, nous sommes les premiers. Il y a une voiture sur le parking mais c’est sûrement celle des personnes en charge de la gestion.
En attendant l’ouverture nous jouons aux fléchettes et faisons une promenade jusqu’au bord du lac.
Ca y est, nous prenons les entrées et allons tout d’abord voir l’église ou plutôt la chapelle. Elle est magnifique, simple presque entièrement en bois. Déjà, avant d’entrer, les portes en bois d’une seule pièce, ou en tout cas c’est ce qu’elles veulent faire passer comme message.
Ensuite, lorsqu’on ouvre ces portes je ne saurais pas dire par quoi le regard est attiré en premier, si par quelque chose de déterminé ou par l’ensemble. Les murs consistent en des rangées de troncs de même calibre posés verticalement. Le toit n’a rien de particulier si ce n’est qu’il est posé sur une belle charpente en bois ce qui n’est pas en soi extraordinaire dans ces contrées.
La nef : deux rangées d’une dizaine de bancs de chaque côté, mais pas n’importe quels bancs. Chacun est en fait un demi tronc évidé jusqu’à obtenir la forme d’un siège et un dossier, ensuite décoré, poli et protégé. Le sol est fait en carrelages de troncs coupés en rondelles sous une couche transparente de protection.
L’autel, sur roulettes, simple mais basé sur la nature. Disposition d’un enchevêtrement de racines et des branches lui donnant un aspect d’hydre ou céphalopode (poulpe) au nombreux tentacules, le tout escorté de deux statues.
Après la chapelle « Paateri » nous nous sommes dirigés vers l’atelier où l’on peut voir un bon nombre d’œuvres non terminées et qui probablement resteront telles quelles étant donné que l’artiste est décédée en 2001, peu après que nous ayons visité le musée pour la première fois. Nous avions encore, à l’époque, pu l’apercevoir dans sa maison qui était et est visitable.
A continuation nous sommes passés à l’édifice ou salle qui est en fait la vitrine de ses œuvres : des statues, des reliefs, des bas reliefs, … certaines crées à partir d’un seul tronc, d’autres en combinaison, parfois profitant d’une forme spécifique acquise tout naturellement.
Le tour s’achève par la visite dans la maison de l’artiste que l’on pourrait cataloguer comme deuxième vitrine.
J’essaie de m’imaginer dans cet endroit, naturellement calme et silencieux, le bruit des coups de marteau, parfois la scie ou tronçonneuse, nécessaires au morcellement des grosses pièces. Je m’imagine mal faire cela avec le dos d’une cuillère.
Une fois la visite terminée nous avons pris un café avec des couques dans le réfectoire qui est aussi décoré au style des œuvres d’Eva.
Nous avons eu un peu de mal à trouver, à Koli, l’emplacement où il fallait monter pour avoir la vue classique carte postale des lacs. Finalement nous l’avons trouvé. Il y a une sorte de téléphérique pour monter jusqu’à l’hôtel, mais nous avons préféré monter à pied. Cela fait quelques marches. Puis, depuis l’hôtel, il y a encore un bonne petite flopée de marches.
Arrivés aux rochers, j’ai pris des photos en vue de faire une composition panoramique plus tard.
De retour à la voiture, nous avons pris le cap vers Kuopio.
Au départ, il était prévu de passer par Kuopio et même d’aller sur la place principale pour faire goûter aux enfants un kalakukko, mais étant donné que Sari nous a fait la surprise de nous en offrir un, le détour par Kuopio n’est plus nécessaire. Cela va nous faire gagner du temps.
Nous nous sommes mis donc en route avec le cap vers Virrat de sorte qu’une fois Kuopio dépassé nous commencions à chercher un endroit pour la nuit tout en étant dans la bonne direction.
A l’heure du repas, nous avons trouve un bel endroit, où il y avait une table de pique-nique. Nous avons goûté le Kalakukko, terminé les fraises, et tout ce qui était ouvert.
Après Kuopio, nous avons commencé la recherche donc, sans succès. Apparemment le coin ici est moins touristique. A un moment, nous avons vu un endroit à douze kilomètres. Après concertation avec Evelyne nous nous sommes dirigés vers l’endroit. Il s’est avéré qu’il était fermé. Il semblerait que son infrastructure soit plus adapté aux loisir de neige que les loisirs d’été.
Nous sommes retournés sur la route et après un bon quart d’heure, ne voulant pas faire dès kilomètres et des kilomètres je me décide a interroger le GPS. Le camping indiqué, le plus proche, plus ou moins dans notre direction se trouve à 90 km à Joutsa. Comme nous avons toutes les coordonnées via le GPS, je demande à Evelyne si elle veut téléphoner pour savoir s’il y avait de la place.
A notre plus grande surprise, la dame au but du téléphone parle français. Oui, il y a de la place. Je mets le caps pour le camping. Le GPS nous indique une arrivée vers 19h. Nous le faisons savoir à la dame.
Bon, nous avons où dormir cette nuit. Les enfant râlent un peu qu’il faut encore attendre jusqu’à dix-neuf heures mais autrement nous risquions d’arriver à cette heure là et n’avoir rien trouvé.
Comme prévu, vers dix-neuf heures nous arrivons.
Le prix n’est pas cher 34 euros. A voir le prix, je m’inquiète un peu étant donné que la dame nous avait dit au téléphone qu’il ne lui restait qu’un petit chalet et que c’était un peu juste pour quatre personnes.
La dame nous explique comment arriver aux emplacements et le numéro du chalet. En fait l’entrée du camping se trouve à environ un kilomètre de l’emplacement des chalets.
Lorsque nous arrivons à la zone nous sommes le centre d’attention des regards des « campeurs » déjà sur place. Je dirais qu’i y a plus de mobile homes que de chalets.
Les chalets ont l’air d’être différents à ceux auxquels nous sommes habitués. Ils ont l’air plus anciens, plus authentiques. Finalement nous trouvons le notre. Sans être énorme il est plus grand que ce que la dame nous avait fait croire. Il y a un grand lit double et deux lits superposés, un petit coin cuisine avec une table et un frigo. Devant il y a une sorte d’auvent avec une table et quatre chaises. Il ne nous faut rien de plus.
La première chose à faire c’est l’installation. Les enfants et Evelyne sont allés se baigner dans le lac. Pour le moment, je n’ai pas trop envie. Je préfère continuer à ranger.
Pour souper, malgré qu’il y a la petite cuisine dans le chalet, nous préférons aller cuisiner à la cuisine du camping, qui est plus spacieuse et mieux équipée.
Si près de notre chalet il n’y a pas trop de moustiques, aux alentours de la cuisine par contre c’est insupportable. Nous devons nous mettre du produit autrement nous ne tiendrons pas le coup.
Pour la facilité, je prépare des pâtes avec du jambon et du fromage. C’est ce qu’il y a de plus simple dans des circonstances pareilles.
Nous avons soupé dehors, sous l’auvent. Après avoir pris nos douches. Nous nous sommes installés pour lire et boire un bière. Les enfants regardent une vidéo.
Je ne sais plus qui a été le premier ou tous à la fois, mais nous ne l’avons pas fait longue.
Je n’ai de souvenir que de m’être réveillé vers six heures du matin en sueur.
Dimanche 11 juillet (Tallusselkä Mari's Mökki)
En attendant que les autres se réveillent, j’écris, j’avance dans le journal.
La journée semble se parer d’un beau soleil.
Nous avons pris le petit déjeuner sur le pas de la porte du chalet. Du bon muesli avec du lait, à plusieurs reprises.
Le chargement de la voiture s’est fait assez rapidement étant donné que ce soir nous pourrons tout décharger, dès lors il n’y a pas de session de tri ni de distribution d’affaires.
En quittant le camping nous rendons la clé à une dame qui jardinait dans l’aire de la réception.
La dame d’hier est chez elle à quelques centaines de mètres de là, mais comme c’est dimanche probablement elle n’arrivera que plus tard dans la matinée.
Pour une fois le trajet de la journée ne sera pas trop long ; à peine deux cents kilomètres. Nous arrivons au chalet de Mari vers midi.
Nous pensions les amener au restaurant mais ils avaient déjà prévu que nous mangions avec eus au chalet. Nous nous sommes donc mis d’accord pour qu’on se voie le jour avant du départ à Turku. Nous pourrons aller alors au restaurant à Naantali.
A près un apéritif et quelques échanges d’informations, nous passons à table.
Les hommes ont fait la cuisine. Martti s’est occupé des pommes de terre et Timo du saumon.
Le repas était délicieux. Lorsque je me suis proposé pour faire la vaisselle, Martti m’en a empêché.
Après le repas Nous avons fait le tour du propriétaire afin de faire le point sur les différentes situations et actions correspondantes : Comment allumer le sauna, où était le bois ; les outils, les fusibles, etc. En gros nous connaissions déjà le tout car c’est la troisième fois que nous serons sur place, mais il est toujours bonde se le faire rappeler, surtout que la dernière fois cela remonte à six ans.
En début de soirée, vers 18 heures, avant de nous laisser seuls, nous sommes allés ensemble à Ruovesi ou Martti nous a montré où il y avait un supermarché encore ouvert le dimanche. Puis nous sommes allés au cimetière pour repérer la tombe de Toini, la mère de Mari. Nous voulions venir apporter des fleurs pendant la semaine mais nous ne savions plus où elle était.
Martti, Timo et Mari ont pris congé.
Evelyne et moi, les enfants sont restés au chalet, nous dirigeons au supermarché, car bien qu’il y ait déjà pas mal de produits sur place, nous ne voulons pas en abuser et préférons acheter nos provisions.
La première chose que nous avons fait, après le déchargement des achats et de toutes les caisses et valises, c’est allumer le sauna. Pendant que nous nous installerons il commencera à se chauffer.
Les enfants dorment en haut. Evelyne et moi dans la grande chambre en bas. Chacun prend ses repères. Sans trop s’étaler, c’est bien la première fois depuis quelques jours que nous pouvons nous mettre à l’aise sans devoir penser à tout ranger car nous partons demain. Nous sommes ici pour une semaine au moins.
Il est à peu près huit heures du soir. Il fait super clair. Le soleil brille très fort et la lumière donne une tonalité verte à travers les feuilles des arbres qui nous entourent. En fait, le vert est la couleur dominante.
Le sauna est à point. Les bières aussi.
Nous nous installons en bas donc et …… premier sauna à Lehtimaja. L’eau du lac, qui d’habitude est assez fraîche, à la suite de ces jours forts en chaleur, est à une température au dessus de la normale.
Vers neuf heures et demie, Rodrigo monte au chalet pour allumer la télévision. L’Espagne joue la finale du mondial de foot 2010 contre la Hollande. Nous monterons de temps en temps pour voir avancer les marqueurs et nous tenir au courant de l’avancée du match.
Nous avons profité du sauna jusqu’à environ onze heures du soir. Le soleil sous cette latitude se cache vers vingt-deux heures trente ; je dis bien se cache car en réalité il ne parvient pas à faire totalement noir.
Lorsque nous montons au chalet, le match bien de se terminer sous le score de zéro à zéro ce qui indique qu’il y aura des prolongations. Tant mieux car malgré que les joueurs sont en général un peu plus fatiguées, la tension et l’excitation font que souvent ce sont les meilleurs moments.
D’une part la peur de prendre un but, d’autre par le besoin de forcer la main et de marquer soi même le but libérateur.
Evelyne est allée se coucher. Les enfants et moi, sommes pris au jeu. Notre tension, comme celle de milliers, que dis-je, de millions d’espagnols, se libère lorsque Iniesta, en deuxième prolongation marque le but. Je ne m’avais plus attendu à une réaction pareille, je me suis entendu crier les points fermés et le sourire joyeux. Les gènes sont bien là, les origines sont ancrés.
A ce moment ma seule pensée est qu’il faut tenir le coup jusqu’à la fin. D’autre part, le match ne se termine-t-il pas, en prolongations, lorsque le premier adversaire marque un but ?
Apparemment je ne connais pas les règles car ils continuent à jouer. Ce sont les minutes les plus longues en attendant le coup de sifflet libérateur. Il arrive enfin. L’Espagne est CHAMPIONE DU MONDE !!!!!!.
La dernière fois que nous nous sommes rendus en Finlande date de 2004.
Les enfants ayant grandi maintenant il est temps de leur montrer une vision plus large de ce beau pays.
Comme nous partons trois semaines, la prévision des activités est la suivante : La première semaine monter jusqu’à Inari (environ 350km au dessus du Cercle Polaire Arctique) afin qu’ils puissent apprécier le soleil de minuit.
Le point fort des vacances étant notre séjour à Ruovesi, au chalet de Mari, où elle nous permet de rester autant que nous le souhaitons, c’est là que nous comptons y passer notre deuxième semaine.
Puis, descendre vers le sud, en passant par Ohkola pour rendre visite et rester chez Jussi et Eija deux ou trois jours et prendre la route pour Turku, notre porte d’entrée et sortie de la Finlande via la liaison par ferry avec Stockholm.
En tout et pour tout le périple devrait nous porter à parcourir environ 7000 kilomètres dont à peu près trois mille pour le trajet aller retour Tubize à Stockholm.
Comme il y a une première partie itinérante, il y a lieu de prévoir l’usage de ce que j’appelle des valises d’urgence, habituellement pour le cas où il faudrait passer la nuit en route, pour ne pas devoir aller piocher des affaires dans les valises à caractère général. Ces valises d’urgence comportent en général des affaires de toilette, un pyjama, des pantoufles et de quoi se changer.
En cette occasion ce ne seront pas vraiment des valises d’urgence mais des valises de route.
Aussi comme à la réservation des emplacements pour le ferry, l’agence n’a pas tenu compte de la hauteur précisée lors de ma demande. Nous nous sommes vu octroyer des emplacements où la hauteur limite est 1.9m ce qui exclu l’usage du coffre sur le toit. Ceci limite fortement le volume et demande une réflexion quant à l’optimisation de l’usage de l’espace habitable.
Ainsi, au lieu de prendre des valises, nous allons utiliser des caisses en plastique avec couvercle d’un volume d’environ 85l pour les dames 65l pour Rodrigo et moi. Une par personne et une pour les affaires générales de camping.
Ces caisses quoique quelque peu volumineuses s’empilent de manière assez emboîtable. En outre deux valises de route : une pour les enfants, une pour nous. Une ou deux caisses pliantes avec les cadeaux. Les sacs à dos, sacs à main et sacs à ventre. Le frigo box, les caisses avec les chargeurs, câbles et autres. La caisse pharmacie. Les deux tentes, les affaires de pique-nique et les quatre matelas de sol, la caisse de camping contenant : sacs de couchage, sacs à viande, batterie de cuisine et deux camping gaz avec recharge et quelques autres ustensiles.
Comme affaires appartenant à la voiture j’ai laissé la caisse contenant le câble remorqueur, lampe de secours, bidon d’huile, etc. ainsi que les trois couvertures de type plaid et les deux k-ways et les deux parapluies (heureusement qu’on est pas en hiver si non il faudrait caser en plus : la pelle et les chaînes).
Pour ce qui est des affaires de loisir chacun se débrouille avec son espace attribué : plus de livres = moins de vêtements. De toutes manières si on calcule bien, il ne faut pas trop de vêtements. En tout cas, la semaine que nous passons au chalet, le plus probable c’est que nous utilisons seulement un short et encore …
De mon côté je prends le notebook, Evelyne prend son netbook, les enfants utiliseront le netbook familial et le lecteur de dvds. Côté lecture je prends mon livre commencé, en anglais, car je lis moins vite en anglais qu’en français. Autrement il me faudrait un libre tous les deux jours. Alba prend quelques romans en espagnol et deux ou trois briques en français et son cours et exercices d’espagnol. Evelyne prend surtout sa méthode de finnois et quelques guides de la Finlande, bleu, vert, etc. Rodrigo ne prend que quelques dvds.
Samedi 03 juillet (Tubize)
Dernières préparations, achats, chargement de la voiture et dernières vérifications.
C’est généralement l’une des journées les plus longues avant un départ en vacances. Essayer de faire l’inventaire de tout ce qu’il semble falloir sur place en essayant de ne rien oublier. Réfléchir à la manière de faire le chargement de la voiture afin de ne pas mettre hors portée des affaires dont on aurait besoin en route.
Je sais bien que le premier chargement vise à tout faire rentrer en y laissant les plus possible de place visible par le rétroviseur et que le chargement ne se déplace pas à chaque virage.
C’est tout un art. J’ignore si j’ai un don ou non mais du moment qu’on me laisse à portée tout ce qui doit rentrer dans le coffre, je parviens, en regardant les affaires et l’espace à remplir, à tout emboîter, empiler, caser.
Ce que je déteste par-dessus tout ce sont les ajouts de dernière minute, hors calcul.
Nous prévoyons de partir demain vers trois heures du matin.
Vers dix-neuf heures, la voiture est chargée et prête. Le plein fut fait hier. J’ai lavé les vitres, rempli le réservoir de liquide détergent été pour le pare-brises. J’ai vérifié le niveau d’huile. Les sandwiches sont faits, le frigo bien chargé, les thermos remplis, … Il ne me reste plus qu’aller dormir et me reposer pour être en forme.
Malgré tout, je ne parviens pas à me coucher avant vingt-deux heures. Je ne saurais quand même pas dormir. Les enfants on demandé à pouvoir ne pas se coucher ; rester début, réveillés pour être fatigués un max et pouvoir dormir dans la voiture. Je n’y vois pas d’inconvénient.
Dimanche 4 juillet (Sweden)
Le réveil sonne vers deux heures et quart. J’aurais dormi encore mais l’excitation de « l’aventure » qui nous attend me réveille très bien.
Alba et Rodrigo comme avancé ils sont restés chipoter pendant toute la nuit.
Vers trois heures et quart tout le monde est à bord.
Je fais mon dernier tour de vérification, j’enclenche l’alarme de la maison et tourne la clé de contact. C’est presque le départ. Avant de vraiment « partir » il faut passer par un distributeur de billets car je voudrais avoir un peu de liquidités sur moi au cas où. A Tubize pas moyen, l’ouverture automatique de Dexia est désactivée et le distributeur de la gare semble vide.
Je me fournis finalement à Lembeek.
Maintenant oui, la route est à nous. Le GPS indique une arrivée en Suède vers midi trente la pratique me fait croire que ce sera plutôt vers dix-sept heures : arrêts toilette, pique-nique, d’éventuels embouteillages, recherche de route, etc., …
La plupart des gens dorment, il n’y a presque personne en vue.
Dans quelques heures, les courageux dans mon genre, iront chercher les croissants pour leur familles. Nous serons déjà loin.
Les frontières s’égrainent : Belgique - Hollande, Hollande – Allemagne, … La traversée de l’Allemagne c’est notre gros morceau d’aujourd’hui.
Les enfants dorment. Lorsqu’ils étaient petits nous voyagions souvent de nuit justement pour qu’ils dorment. Maintenant c’est plus facile ; d’abord ils ne se disputent plus tellement, si ce n’est que pour choisir quoi regarder et le plus clair du temps ils sont dans leurs Ipods, leur musique dans les oreilles ce qui n’est pas plus mal. Aujourd’hui, ils dorment.
Il fait beau, probablement chaud. La température à l’intérieur est réglée pour rester à vingt degrés. Il est vrai que parfois cela donne l’impression de fraîcheur. Parfois j’arrête l’air conditionné mais, à peine deux minutes plus tard, on sent une sorte d’étouffement, de lourdeur, l’air ne circule plus. Parfois j’augmente d’un degré ou deux, pour le redescendre quelques minutes plus tard.
Après le petit déjeuner Evelyne prend le volant. Nous sommes en Allemagne et nous avons à peu près trois cens kilomètres devant nous sans bifurcation.
A peine passé le volant, je m’endors.
Deux cents kilomètres plus loin je me réveille. Pas loin d’Hambourg. Nous sommes à l’arrêt, dans un embouteillage. Nous avançons à une vitesse inférieure au pas d’homme. Cela semble sérieux. Pendant environ un quart d’heure nous avançons vraiment à peine un kilomètre. S’il s’agit d’un accident il doit être costaud.
Non, ce n’est pas un accident mais des travaux. L’autoroute semble coupée, on fout tout le monde dehors. A pas de tortue, tels que des chenilles processionnaires nous avançons pare-choc contre pare-choc, tant bien que mal, pour nous déverser sur un mince ruban d’asphalte de deux voies, une dans chaque sens. Nous entrons dans une station d’essence. Nous n’en avons pas besoin, mais c’est pour que je reprenne le volant.
Le GPS perd les pédales et me prend pour un con. Il n’arrête pas de me proposer de retourner sur l’autoroute : -Tu ne comprends pas, couillon, que la route est barrée !!!
Je me demande quels seraient leurs commentaires s’ils avaient le don de la réflexion et de la parole.
Après deux ou trois kilomètres de la sorte, je décide de faire demi-tour et essayer l’autre sens.
J’ai prévu des cartes routières pour la Finlande, mais pas pour la traversée des autres pays.
A un moment Evelyne me dit : -c’est par là !
N’ayant pas trop lu le panneau j’ai suivi l’instruction verbale presque automatiquement, sans trop regarder et sans même avoir le temps de regarder. Deux secondes plus tard, trop tard, je réalise que ce n’est pas bon.
Evelyne dit : - voilà, le bouchon est de l’autre côté.
-Oui, c’est vrai. Mais te rends tu compte que nous sommes dans la mauvaise direction et que nous allons devoir nous re-farcir à nouveau le bouchon ?
Cela ne vaut même pas la peine de s’énerver. C’est un fait !, nous allons devoir refaire le chemin que nous défaisons et ce n’est pas un, ni deux, ni trois, mais plus de cinq kilomètres de bouchon.
Je quitte l’autoroute, lorsque nous avons la possibilité de prendre la première sortie pour reprendre notre bonne direction, je rechigne à m’engouffrer dans le flot et perdre encore trois quarts d’heure.
Je zoome le GPS en arrière mais il n’y a pas vraiment de route secondaire plus ou moins parallèle.
Evelyne propose qu’on trouve quelque part où acheter une carte routière, afin d’y voir plus clair et décider comment contourner le problème. Voilà la leçon à tirer. Malgré le GPS, avoir une carte aussi, « just in case ».
Nous faisons l’achat dans une pompe à essence. La dame nous apprend qu’en fait un pont a été sauté pour les besoins des travaux de l’autoroute. Elle nous explique comment reprendre notre route. Au bout de quatre bifurcations j’ai perdu le fil de ses explications et le nord, d’autant plus que c’est en allemand. Nous la remercions. J’ai la carte, je me débrouillerai.
La fin de ses explications nous mène au point ou nous avons été « éjectés » de l’autoroute . Nous voilà à la case de départ !
Le problème c’est que pour reprendre l’autoroute il faut traverser l’Elbe et qu’il ne se traverse pas n’importe où et pas n’importe comment ! Alors je cherche d’abord ou nous sommes et ensuite quels sont les points ou ponts de traversée le plus près de nous, puis par rapport à notre destination je prévois un « via point » de l’autre côté assez près du pont pour que le GPS « comprenne » où je veux qu’il m’amène.
Bien évidement, fini le roulage à cent trente. Ici pour le moment si l’on peut rouler à septante, soixante-dix, pour les français qui me liraient, on peut s’estimer heureux.
Quelques dizaines de kilomètres plus loin nous retrouvons enfin notre route originale. En tout et pour tout cela nous a « coûté » une heure et demie. Je dis cela pour chiffrer le temps passé à tourner en rond car finalement ce n’est pas la fin du monde. Cela aurait été plus grave une sortie de route, une panne ou un accident. Tant que ce n’est que du temps, nous sommes en vacances et une heure et demie c’est presque négligeable par rapport à notre capital temps.
Puttgarden. Nous allons quitter l’Allemagne pour être accueillis par le Danemark. La traversée dans le transbordeur se passe sans encombre majeur. Je suis même resté dans la voiture pour somnoler.
Le paysage danois est quelque peu différent. Une succession de ponts et des bras de mer. Aussi, lors de la traversée d’agglomérations, bien que visibles dans le GPS, des croisements et des rues sur un côté ou les deux de l’autoroute, ils sont disposés de telle manière qu’ils sont invisibles depuis la voiture ; soit parce qu’il y a une barrière d’arbres, soit parce qu’elles sont cachées par une sorte de talus. En outre, j’ai l’impression qu’il s’agit de maisons unifamiliales ou en tout cas pas de buildings.
Nous approchons du pont séparant le Danemark de la Suède.
Le pont semble commencer par un bon tunnel sous l’eau. Je pense à Muriel car je crois qu’elle avait mentionné ce tunnel et que cela l’impressionnait. Nous voilà sur le pont. Peut-être par le fait que ce n’et pas la première fois que je le traverse ou parce que j’en ai déjà vu d’autres, je ne suis pas impressionné, malgré la dimension de l’ouvrage.
Le péage, dans ce sens, se trouve au bout et lui, oui, il m’impressionne 86 Euros. Faut bien participer à l’ouvrage et sa maintenance, non ?
Nous sommes entrés en Suède. Il nous reste un peu moins d’une heure de trajet pour arriver à l’hôtel réservé depuis le mois d’avril. Finalement nous sommes plus près de l’heure que j’avais estimé que de l’heure affichée par le GPS lorsque nous nous sommes mis en route. Les arrêts et contretemps, m’ont donné raison.
L’hôtel est pareil à ce que j’avais déjà vu sur Gogle maps autrement ce serait effrayant. Sans être extraordinaire il ne nous en faut pas plus. La chambre est propre, il y a une bonne salle de bains, wifi, etc. de toutes manières nous ne la ferons pas longue.
Une fois rafraîchis et changés, nous somme descendus nous restaurer.
Côté restaurant, la carte est un peu limitée mais nous ne voulons que nous nourrir, donc, c’est correct.
Après le souper, les enfants sont montés et Evelyne et moi avons pris un verre au salon, puis sommes montés nous coucher. Malgré un semblant d’air conditionné il fait fort chaud dans la chambre.
Lundi 05 juillet (Ferry Amorella)
Après un petit déjeuner type buffet et le chargement de la voiture, nous avons repris la route.
Le paysage et la route en Suède sans être similaire à celui du Danemark, car l’aspect aquatique n’y est pas, reste quand même axé sur la nature ; ici aussi il n’est pas aisé de deviner qu’on traverse des zones habitées tellement elles sont confondues dans la nature.
Les aires de repos ne sont pas visibles comme en France. Tout en restant près de l’autoroute, elles sont aussi aménagées de sorte à ce qu’elles s’intègrent dans la paysage
La journée se passe, les kilomètres s’égrainent. A un moment donné à quelque cent kilomètres de Stockholm je regrette de ne pas m’être arrête. Sur le coté droit de la route il y avait un champ, vallonné, immense, couvert de millions de petites fleurs bleues ce qui lui donnait l’aspect d’un lac. C’est dommage que je n’ai pas eu la présence d’esprit de m’arrêter pour faire une photo.
Nous arrivons assez à l’avance par rapport à l’heure d’embarquement. Nous laissons la voiture près de la zone et partons visiter le centre. Nous avons à peu près deux heures devant nous. De quoi marcher un peu et boire un verre quelque part. Il fait beau, très chaud.
C’est dommage qu’ici non plus il n’y a pas l’euro. On a perdu le réflexe, l’habitude d’antan d’avoir de petits porte monnaies avec les différentes devises en fonction des pays traversés. Devises, dont on gardait le reste pour la fois suivante, parfois quelques années plus tard. A un moment donné nous avions de francs français, de guldens, de marcs, de couronnes danoises, suédoises, des markka, des pesetas, etc. J’ignore combien nous en consommerons, mais je prends 2000 SEK au distributeur, l’équivalent de quelques 200 Euros. On peut les utiliser dans le bateau et on a encore tout le trajet du retour.
L’embarquement s’est passé normalement. La cabine, par contre, n’est pas telle que nous l’avions espérée ; heureusement que nous le savions … En fait il s’agit d’un pièce avec quatre lits superposés deux par deux et un mince espace entre les deux. Je me fais l’idée d’être dans une cellule. Le pire ce n’est pas l’espace mais la chaleur suffocante. Les enfants sont un peu déçus, mais nous leur faisons comprendre que cela pourrait être pire. De penser à toutes ces gens qu’on du quitter leur pays pour un monde meilleur, ou qui on été embarqués de force.
Nous pouvons en tout moment aller et venir à notre guise. Nous avons une douche et des toilettes au but du couloir, etc.
Nous nous rafraîchissons et montons chercher le restaurant. Nous choisissons celui au huitième pont, avec le buffet self-service.
On a de la chance pour la table. On nous donne celle qui est tout en avant d’où nous avons une très bonne vue de l’avancement du bateau et du coucher du soleil.
La nourriture est plus que bonne. Nous faisons honneur surtout aux préparations de poisson. Mais on ne peut résister à la viande. Sans trop exagérer je me suis resservi deux fois de chaque, sauf le dessert. Je suis plus consistant que sucreries.
Evelyne a acheté des boissons pour la cabine. Les enfants sont allés explorer le bateau. Evelyne est partie se coucher, moi j’ai pris le portable et je me suis installé à la cafétéria près d’une fenêtre, mais surtout, près d’une prise. Les enfants font des allées et venues vers moi et profitent au passage de consulter leurs messages. D’autres personnes sont couchées par-ci par-là. Vers une heure du matin nous décidons d’aller nous coucher. Demain, ou plus tôt tout à l’heure, il faudra encore conduire.
Mardi 06 juillet (Olhava)
Arrivée en Finlande vers 7h30 heure locale (6h30 biologique)
Un petite demi heure avant je suis allé faire mon petit tour de repérage pour ne pas perdre du temps après et pouvoir monter dans la voiture tout de suite.
Le débarquement, malgré la quantité de voitures se passe relativement vite. A peine quitté le bateau, départ direct vers le nord.
Au début ce n’est qu’une succession de limitations à 80 et 60, puis au fur et à mesure qu’on s’éloigne il est possible de monter jusqu’à 100. La conduite est agréable car le nombre de voitures sur la route n’est pas énorme.
J’ai programmé le GPS pour Kemi, tout en sachant que nous nous arrêterons un peu avant, mais ou moins nous serons dans la direction pour le jour suivant.
Les enfants dorment à nouveau. Nous nous arrêtons vers 10h pour un petit déjeuner, je ne saurais plus dire où. Nous avons encore des affaires de pique-nique mais achetons quand même quelques couques à la cannelle et ce qui est le plus important de la lotion anti-moustiques pour tous.
Notre arrêt ce soir est encore inconnu. Nous avons pris les tentes, les tapis de sol et les sacs de couchage, mais j’aimerais autant ne pas devoir commencer à monter et démonter les tentes. Ce ne sera qu’en cas de nécessité absolue.
Les routes sont agréables à rouler. Par moments, le plus souvent, il s’agit d’un ruban rectiligne qui s’ondule à perte de vue, jusqu’à l’horizon. Comme je disais, s’il y a des voitures elles sont loin derrière et/ou devant. Je roule deux ou trois kilomètres au dessus de la vitesse autorisée ce qui ne pas trop grave et qui me donne l’impression d’avancer un peu plus vite. Malgré tout, je fais fort attention car presque à chaque carrefour/croissement il faut diminuer la vitesse d’une vingtaine de kilomètres et il y a pas mal de radars. Fonctionnent-ils ou non ?, je n’en sais rien mais mieux vaut prévenir qu’en souffrir.
Vers 16h nous commençons à être attentifs aux panneaux indiquant : camping, cottages (mökki). Nous avons dépassé Oulu ce qui nous met dans une situation assez confortable pour le trajet de demain. A Olhava, nous voyons un panneau : Seljänperä-Camping avec le logo des cottages.
Nous prenons la piste qui quitte la route et nous « enfonçons » dans la nature vers l’ouest, vers la mer, le Golfe de Botnie.
Nous sommes heureux, il y a de la place.
Le chalet n’est pas énorme, mais suffisamment grand pour permettre d’avoir deux lits superposés deux à deux, une table et des bancs, une cuisine, un frigo, etc.
Notre première rencontre avec les moustiques ne se fait pas attendre. Ils nous on déjà repéré. Nous déchargeons vite les caisses et nous installons.
Chacun retrouve sa caisse de sorte à pouvoir faire le tri de ses affaires.
Nous réservons le sauna pour huit heures, achetons quelques bières et du fumigène pour les moustiques.
Nous explorons un peu les alentours. Je me dis déjà que, lors de la sauna, je n’irai pas me baigner dans le lac. En effet, il y a un passage assez boueux avec des joncs où des colonies de moustiques n’attendent que les touristes distraits ou imprudents.
Demain il faudra qu’on trouve un distributeur de billets car apparemment les cartes de crédit «étrangères» ne sont pas vraiment très/trop acceptées.
Il fait fort chaud dans la hutte. Nous laissons la porte ouverte car il y a un sorte de rideau soi disant protecteur, quoique je ne suis pas trop sûr.
Premier sauna en Finlande de l’année. Cela fait du bien de se laisser transpirer jusqu’avoir l’impression de se vider et puis s’asperger d’eau froide. Mais ce qu’il fait encore mieux c’est, lorsqu’on se sent se vider, boire une longue gorgée de bière et pourtant je ne suis pas tellement bière, mais dans ces circonstances je veux bien retourner ma chemise.
Finalement tous se sont ralliés à ma vision du sentier vers la mer et nous avons préféré l’eau de la douche. Pour la première fois depuis très longtemps, six ans, nous avons versé non pas de l’eau sur les pierres du sauna, pour obtenir le löyly, mais un peu de bière, ce qui donne une odeur caramélisée caractéristique.
Nous avons bien dormi, sauf Rodrigo qui vers trois heures du matin s’étouffait. J’avais laissé allumé à l’intérieur du fumigène pour les moustiques. La cabane en bois ave l’air déjà naturellement sec plus le fumigène a agit sur les bronches de Rodrigo comme une crise d’asthme. Il n’en a pas souvent mais dès qu’il se trouve dans des situations un peu limites il est pris de suffocations.
Je lui ai préparé une série d’inhalations simples afin d’humidifier ses bronches. Petit à petit il récupère mais on voit que ce n’est pas le top.
Mercredi 07 juillet (Inari)
Pendant la nuit il a plu et il semble ne pas vouloir s’arrêter. C’est compréhensible toute cette chaleur devait éclater quelque part. Au moins les moustiques se tassent.
Nous quittons le camping sous la pluie qui ne devra plus nous lâcher de toute la journée.
Le trajet bien que pas énorme s’avère, à cause de la pluie et la prudence, un peu plus long que estimé initialement, une petite heure, pas grave ; nous sommes tout de même en vacances !!
Passage du Napapiiri sous la pluie. L’arrêt, malgré un pourcentage élevé de facteur kitsch, est presque obligatoire. On ne franchit pas tous les jours le Cercle Polaire Arctique.
J’ai fait le plein d’essence, bon pas vraiment le plein car ma carte n’étant pas acceptée, j’ai dû payer en liquide (papier). Heureusement que je connais assez bien la consommation et la capacité de la voiture. Dès lors j’ai su évaluer le montant optimal de sorte à ce que l’appareil n’ait pas à me rendre, ce qui de toutes manières ne pouvait pas faire.
Nous enchaînons les kilomètres mais en gros il n’y a que deux patelins signifiants sur la route : Sodankylä et Ivalo, avant d’arriver à Inari, ce que nous faisons vers 17h30.
Ce n’est pas trop tôt, mais non plus très tard. Nous pourrons profiter encore de la soirée.
Nous avions réservé à l’Hôtel Kultahovi ou nous avions déjà logé en 1989 lors de notre randonnée dans le parc national de la Lemmenjoki.
Je n’avais en souvenir qu’une vague image de la salle du restaurant, pas des chambres ni de l’envergure du bâtiment. Je ne saurais dire s’il a eu des extension ou non. Par contre l’emplacement du bâtiment principal et du sauna semblent être à la même place, en bordure des rapides.
Nous avons reçu deux chambres au but de l’édifice. Elles sont confortables et c’est tout ce qu’il nous faut.
Nous nous donnons quartier libre jusqu’à l’heure du souper que nous avons établi à vingt heures.
Aujourd’hui, les enfants vont vivre l’expérience en fin du soleil de minuit, c'est-à-dire de la non nuit, du non noir, de la clarté permanente.
L’expérience pourrait se vivre plus intensément si on était dans un camping ou endroit où l’on aurait vue sur l’horizon et on pouvait observer la descente du soleil vers l’horizon et puis sa montée sans y disparaître, mais cela voudrait dire passer quelques heures à l’observation.
Ce soir, bien que je ne sois pas un fanatique du football je ne peux pas ignorer que l’Espagne joue la demi-finale du championnats du monde contre l’Allemagne.
Au restaurant nous n’avons pas pu résister à goûter le poronkäristys.
La pluie semble s’être arrêtée et le ciel se dégage. La lumière n’est que plus intense, d’autant plus qu’il est à peine neuf heures et demie du soir.
Après le repas, nous nous séparons, les enfants vont dans leur chambre où je leur ai connecté le lecteur de dvds à la télévision. Evelyne et moi nous nous connectons chacun de notre côté à la wifi de l’hôtel. De temps en temps je « switche » vers la page du mondial pour voir l’avancement du match. Finalement c’est l’Espagne qui l’emporte. Cela me fait plaisir, mais je ne vais pas commencer une quelconque manifestation de joie.
Vers deux heures du matin il fait tout aussi clair qu’à midi en Belgique. Lorsque je m’apprête à me coucher finalement je vois dehors, dans l’orée du parking un renard qui se déplace tout à son aise. Un fameux renard, il est assez grand, comparé à ceux de chez nous. Tout en étant à son aise, il se déplace assez vite. Je n’ai pas le réflexe de le prendre en photo, tout juste de le signaler à Evelyne pour qu’elle le voie aussi.
Jeudi 8 juillet (Suomu)
La journée semble radieuse, le risque de pluie s’est complètement évanouit. Notre projet de promenade à pied jusqu’à l’église en bois près du lac Pielpajärvi semble pouvoir se faire.
Nous nous sommes levés vers sept heures et demie afin de pouvoir aller prendre le petit déjeuner vers huit heures. Les valises sont plus ou moins prêtes.
Le petit déjeuner consiste comme dans la plupart des établissements d’une sorte de buffet ou l’on peut choisir ce que l’on veut. Il y a pour tous les goûts : céréales, diverses sortes de pain, charcuterie, fromages, produits lactés, jus, etc., de quoi contenter n’importe qui.
Une fois le petit déjeuner pris, je suis passé à la caisse. Oui, tous ces plaisirs se paient, malheureusement.
Comme nous sommes au but du bâtiment et qu’il est possible de sortir par derrière, plutôt que de traverser tout l’hôtel avec les bagages j’ai proposé de rapprocher la voiture et de faire le chargement à l’arrière du bâtiment. En partant, Evelyne est allé rendre les clés des chambres.
J’ai encore la carte de randonnée utilisée en 1989, à mon avis elle est toujours valable et d’actualité. Si en 1989 nous sommes partis à pied du centre d’Inari, cette fois-ci nous pouvons raccourcir le parcours de quelques kilomètres car il y a une piste carrossable qui mène jusqu’à mi chemin.
Nous l’empruntons jusqu’arriver à un emplacement de parking.
Si bien il ne s’agit pas d’une randonnée à proprement dire, il faut au moins, un minimum de chaussures sport. Alba, dans sa jeunesse insouciante, ne sait plus où se trouvent ses souliers de sport. Ils sont quelque part dans la voiture, mais où ? Ne pouvant pas la laisser aller en ballerines d’autant plus qu’il risque d’y avoir un peu de boue à la suite des pluies d’hier, après lui avoir fait sentir son manque de prévision, je lui propose de prendre mes chaussures de sport et j’irai en sandales.
Si tant que nous étions en « ville » les moustiques semblaient s’être évanouis, ici, en pleine nature, ils refont surface.
Nous nous enduisons, de produit anti-moustiques, les surfaces exposées. Alba, à la suite de mes remarques est contrariée et ouvre la marche fort en avant. Bon, il n’y a qu’un sentier et il est balisé.
La promenade est très agréable. Un panneau nous indique que l’église est à quelque 4 kilomètres. Le sentier est facile à suivre, il serpente des petites dénivellations de terrain toujours à l’intérieur de la forêt. J’essaie localiser notre position sur la carte, mais aucun élément visuel ne me permet de reconnaître les courbes de niveau. Il faudra attendre jusqu’arriver à un accident de terrain ou autre.
Alba est tellement loin devant que nous qu’on ne la voit plus. Petit à petit nous apercevons des étendues d’eau à gauche et à droite, étendues qui ne figurent pas dans la carte, ou en tout cas dans le sentier qui est indiqué dans la carte. Je ne panique pas, mais je me demande tout de même comment est-ce possible. Nous faisons plein de photos. À un moment donné nous traversons une sorte de ruisseau que je repère dans la carte; au moins je vois où nous pourrions être. Je m’aperçois très vite que ce n’en est rien car selon la carte, après le ruisseau je devrais avoir un lac à ma gauche or il en est rien. J’en ai un plus tôt à droite. Je ne panique toujours pas mais je commence à me demander si nous n’aurions pas loupé une bifurcation. En outre les balisages continuent et n’ont pas changé. Au pire nous pourrions faire demi tour. Le seul hic est Alba, qui faudrait rattraper. Aurait-elle pris le bon chemin ? Quelques minutes plous tard nous arrivons à un endroit ou un grand lac est à gauche et où le sentier sur la carte contient aussi un grand lac à gauche. Serions nous là ? Pourquoi les autres lacs déjà traversés ne figurent pas sur ma carte ? Le paysage aurait tant changé en vingt ans ?
Nous croisons un couple de randonneurs auxquels nous demandons si l’église est loin et s’ils ont croisé une jeune fille. Ils nous répondent que l’église est un peu plus loin et qu’ils ont effectivement croisé une jeune fille. Ouf !!
Selon la carte, à un moment le sentier devrait tourner à nonante degrés vers la droite en s’éloignant du lac or ce n’est pas le cas. Lorsque je vois, au contraire que le sentier continue à longer le lac et que j’aperçois l’église au loin, je suis obligé de me rendre à l’évidence que le sentier indiqué sur la carte n’est pas celui que nous avons suivi. Tant pis, le retour de toutes manières nous le ferons en rebroussant le chemin parcouru.
Alba est déjà occupée à mitrailler de son objectif l’église.
Elle est fermée. Je me rappelle qu’il y a vingt et un ans nous avions été enfermés à l’intérieur et que j’avais utilisé mon Opinel pour déplacer le penne de la serrure. Je vois que la serrure semble ne plus être utilisée, mais que les portes sont retenues par deux grosses pierres.
N’ayant pas l’intention d’abîmer, ni saccager quoique ce soit, je me dis que l’on ne nous en voudra pas, si je déplace les pierres pour visiter l’intérieur et que par après je remets les pierres comme elles étaient avant notre arrivée.
Nous visitons ainsi l’intérieur, qui s’avère simple et beau dans sa simplicité. Apparemment il est attendu que les visiteurs déplacent les pierres, car à l’intérieur il y a des cartes postales à vendre en toute confiance. Celui qui en veut en prend et dépose les centimes correspondants dans une boîte ad hoc.
Nous tournons un peu autour de l’église et reprenons le chemin de retour. Je profite pour bien me repérer, sachant avec exactitude ou nous sommes. En effet, le sentier que nous avons pris, ne correspond pas du tout à celui marqué dans la carte. Soit ils l’ont changé, soit il y en a deux (je n’ai pas le temps de vérifier si l’ancien existe encore) l’un qui part d’où nous sommes partis, du parking des voitures, l’autre qui part d’Inari pour les randonneurs sans « monture ».
C’est tout de même agréable de voir que le sentier qu’on parcourt maintenant correspond à la topographie de la carte. Je retrouve le ruisseau et constate que nous sommes sur le ruisseau que j’avais repéré à l’aller mais beaucoup plus au sud-est.
Alba, pour le retour est dans le groupe. Son moment de tirage de gueule est passé.
Il fait chaud. Le lac à côté invite à la baignade. Comme nous n’avons pas de destination fixe pour le soir, nous n’avons pas d’horaire ; la seule contrainte est le fait de savoir que le moins loin nous irons aujourd’hui, le plus de chemin nous devrons parcourir demain.
Les filles décident de se baigner, nous, les garçons faisons plutôt office de gardiens des affaires. Bien que nous longeons le lac depuis un bon moment, on n’a pas repéré réellement de zone d’accès facile. Nous nous arrêtons là où il semble être possible de se mettre dans l’eau sans trop de difficulté.
Alba y passe la première. Elle s’approche et lorsque elle met son pied sur ce qu’elle croyait être le fond, il s’avère que le « fond » est plus profond et elle n’a donc pas pied. Cela l’a surprise et elle n’a pas pu éviter de perdre l’équilibre et paniquer un peu, le tout couronné par un sacré cri et quelques pataugeages dans l’eau. Elle s’extirpe pleine de boue. Nous sommes pliés en quatre. Tant bien que mal, avec des serviettes nous l’aidons à enlever la boue, qui en fait est plus végétale que terrestre.
Evelyne qui s’apprêtait à se baigner aussi, s’approche du bord mais forte de l’expérience subie par Alba, elle décide finalement de ne pas tenter le diable.
Nous revoilà repartis. Le sentier, ou le circuit, bien que l’ayant déjà parcouru dans l’autre sens et reconnaissant certains des endroits, nous semble ne pas se terminer. De plus nous sommes partis comme de vrais amateurs, sans eau et sans rien à grignoter.
Arrivés à la voiture je saute directement sur une bouteille de coca et quelques biscuits Granny, que nous nous partageons.
Bon, il est temps de se mettre en route pour le soir. On va néanmoins s’arrêter quelque part pour acheter de quoi manger.
Je calcule que nous devrons commencer à chercher après Kemijärvi, pour que le trajet de demain ne soit pas trop long. Pour le moment nous devons prendre en direction de Sodankylä et puis vers Kuusamo.
Si lors de notre trajet vers Inari, sous la pluie, nous avions fait la rencontre de quelques rennes par-ci par-là, sur la route que nous parcourons aujourd’hui, qui est la même, mais sous le soleil, nous rencontrons énormément des troupeaux de rennes. D’ailleurs, il faut être très vigilant lors de la conduite car parfois ils ne sont pas très visibles sur l’asphalte. Ce n’est pas le moment d’entrer en collision.
A Sodankylä, nous prenons une bifurcation vers Kemijärvi en direction de Kuusamo. A partir d’ici nous sommes sur des routes que nous n’avons pas parcouru à l’aller.
Nous arrivons à Kemijärvi vers 17h. je profite pour repérer un distributeur et prendre un peu d’argent liquide.
A partir de maintenant il faut chercher où loger pour la nuit.
A quelque 30 km nous voyons un panneau indiquant camping, cottages, etc., le « Lentssons Resort » sur le Cercle Polaire Arctique. Quelque 5 kms plus loin nous y sommes.
Lorsque nous arrivons, il y a une voiture sur le parking et des gens assis dehors en train de boire. Nous saluons et entrons dans ce qui nous à l’air d’être la réception. La dame qui était assise vient vers nous et lorsque nous lui demandons s’il y a de la place, elle semble réfléchir à la réponse, pour nous dire finalement que oui.
Nous apprenons par la suite qu’ils viennent de vendre le tout et qu’ils partent en Amérique, que les nouveaux propriétaires prennent possession des lieux le samedi, dans trois jours.
Lorsque nous demandons s’il y a possibilité de manger quelque chose elles nous indique que malheureusement non car tout est débranché, mais que nous pouvons aller éventuellement à Kemijärvi, qui n’est qu’à 35 kms, pour faire des courses.
Nous recevons les clés de notre cottage qui est, soit dit en passant, superbement équipé. Sur deux étages avec sauna inclus.
Nous déchargeons les affaires. Nous allons profiter pour faire le ménage dans les caisses.
Pendant que les enfants s’occupent d’aménager les lits pour la nuit, Evelyne et moi repartons pour Kemijärvi faire des courses. Si on avait su …
La faim aidant nous ménageons plusieurs possibilités. Nous achetons ainsi pour ce soir et en même temps pour demain matin : bière, jambon, renne, lait, limonades, yogourt, pâtes, etc.
Le sauna a été allumé avant de partir de sorte qu’à notre retour ce soit prêt.
Ainsi, dès notre arrivée, je décharge les commissions et pendant que je commence à préparer le souper, les enfants vont au sauna. Un quart d’heure plus tard c’est mon tour avec Evelyne et ainsi de suite, de bière en sauna et de sauna en bière, le souper est prêt.
Pour faire simple j’ai prévu des pâtes au jambon et fromage en quantité suffisante pour satisfaire tout le bataillon. Elles doivent être très bonnes, ou nous avions très faim, car pas l’ombre d’une miette de pâte n’est restée sur la casserole. Faut dire qu’avec les affaires de camping j’avais rapporté de Belgique des épices : de l’ail en poudre, du sel pour poissons, du mélange spaghetti, etc., ce qui a contribué à rehausser la saveur. Il n’y a pas de connexion Internet, tant pis.
Vendredi 09 juillet (Vuonislahti - Herranniemi)
Comme nous avons un grand trajet a faire aujourd’hui, le réveil a été programmé pour sept heures trente, afin de pouvoir prendre le petit déjeuner vers huit heures et si possible la route vers neuf heures.
Ayant acheté du lait hier, nous avons pris du bon muesli et céréales. Pas besoin de café ni du pain. C’est pour cela qu’en itinérant j’aime bien le muesli, car il n’est même pas nécessaire de chauffer quoique ce soit.
Malgré qu’il y a de la vaisselle, les bols pliants, en silicone, que j’avais acheté pour le camping ont du succès. J’en avais acheté deux grands verres et deux grands bols, qu’une fois pliés, les uns s’imbriquant dans les autres, prennent à peine la place de deux demi douzaines de dvds empilés.
Nous devrions passer près de Ruka d’où part le fameux circuit de randonné Karhunkierros « le sentier de l’ours », qu’Evelyne et moi avons parcouru en grande partie il y a vingt et un ans.
J’ai essayé de retrouver le point de départ sans succès. N’ayant pas la carte topographique à la portée c’est plus difficile de s’y retrouver, d’autant plus qu’en voiture et probablement avec quelques changements depuis tout ce temps ce n’est pas évidant. N’ayant pas répéré aucune inscription ou signalisation indiquant le départ nous laissons tomber.
Nous sommes sur la nationale numéro 5 et il semblerait que ce soit la Via Karelia. Le GPS indique une arrivée à Vuonislahti vers le quinze heures. En gros cela devrait être une heure ou une heure et demie plus tard, 16h30, en tenant compte des arrêts pique-nique et autres.
Les enfants et Evelyne dorment.
A hauteur de Possu, il semblerait que la Via Karelia quitte la nationale pour prendre des routes secondaires.
Tout en conduisant, je fais des calculs. D’une part, ce serait chouette de continuer par la « Via » car plus pittoresque et suivant la silhouette de la frontière russe ou s’en approchant beaucoup plus avec probablement un caractère plus authentique ; d’autre part l’indicateur d’essence m’indique que j’ai encore pour environ 130 km., ce qui en fait veut dire environ 200km(*). En principe il y a toujours une station de service dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres.
Finalement, quelques kilomètres plus loin, je décide de prendre la « Via », cela pourrait allonger notre parcours en temps car la vitesse de roulage devrait être inférieure, mais par une approche approximative du principe connu de Pythagore, lequel indique que la longueur de l’hypoténuse est inférieure à la somme des longueurs deux autres côtés ; la distance, en kilomètres, ne devrait donc pas se voir augmenter, étant donné que je m’apprête à emprunter la soit disant «hypoténuse »
Ceci demande tout de même une déviation d’environ une quinzaine de kilomètres carrément vers l’est avant de commencer à descendre réellement à nouveau vers le sud. Après avoir roulé quelque vingt-cinq kilomètres je commence à m’inquiéter et à me demander si j’ai pris la bonne décision.
En effet, le combustible se consomme, mais je ne vois point d’indication d’une quelconque pompe à essence dans les environs et ayant quitté les routes principales, je ne voudrais pas me trouver en panne en pleine nature. Je sais bien que la région est plus habitée qu’elle n’en à l’air, mais …. D’autre part je me dis aussi que les gens du coin doivent se fournir bien quelque part, seulement qu’eux ils savent où et moi pas.
Je consulte le GPS pour qu’il m’indique la station la plus près . Je sais bien que toutes les stations ne sont pas répertoriées, mais au moins celles qui y sont elles ont plus de chance d’exister réellement.
A ma stupeur, les informations obtenues demandent une prise de décision sérieuse ! Vers l’avant aucune pompe à essence à moins de 120 km (trop loin déjà), vers l’arrière à peu près la même chose. Vers le sud-ouest, plus ou moins à droite ( étant donné que nous descendons vers le sud) il y en a deux à environ 90 km. Il faut tenir compte que pour atteindre ces pompes, que ce soit vers l'arrière ou vers la droite, je vais devoir faire demi tour et rebrousser le chemin pour retrouver la route principale, c'est-à-dire parcourir encore vingt-cinq kilomètres pour me retrouver à l'embranchement de la route principale, la national cinq. Tant pis pour la « Via », je favorise la sécurité.
En faisant demi tour Evelyne se réveille, je lui explique qu’on doit se dévier un peu pour aller mettre de l’essence, pas plus. Cela ne vaut pas la peine de l’inquiéter d’avantage, d’autant plus qu’elle panique facilement.
Nous voilà à nouveau sur la route principale avec 50 kilomètres (pour de prunes) en moins dans le compteur et devant nous dévier, en prime, de notre route vers la droite pour mettre de l’essence. Le compteur indique une capacité de déplacement de 60 kilomètres (140 selon ma théorie) Les deux pompes à essence se trouvent maintenant à environ 50 km.
Nouvelle montée d’adrénaline, je réalise tout d’un coup que la distance ainsi indiqué l’est à vol d’oiseau, que tant que je n’aurai pas poussé sur le GO, je n’obtiendrai pas la distance « route » réelle.
Je ne suis pas croyant, mais j’entame ce que l’on pourrait traduire par une prière.
J’appuie sur le bouton GO, le GPS calcule : Les pompes sont à environ 70km sur une autre route nationale, la 20, à l’ouest, plus ou moins parallèle à celle que nous suivons actuellement. Ceci veut dire que après avoir fait le plein, la reprise de notre destination finale subira une rallonge assez considérable.
Mais la priorité en ce moment c’est faire le plein. Directement je passe en mode économie, pas plus que 2000 tours minute, pas plus que 80 à l’heure. Je me pose la question de si à cette vitesse on consomme moins en quatrième ou en cinquième.
Je commence à préparer psychologiquement Evelyne et les enfants, qui somnolent, de la rallonge du trajet à cause de l’essence. J’omets bien évidement mon petit tour, de 50 km., pour rien, dans les routes secondaires. Je ne vais pas tout de même leur donner des arguments en ma défaveur.
Nous quittons la nationale cinq, route principale qui devait être notre voie principale pour la destination, pour aller rejoindre la nationale vingt.
La route qui sépare les deux nationales est assez sinueuse avec pas mal de descentes. Lors de ces descentes, je profite pour me mettre en point mort et me laisser aller sans consommation. Je ne pense pas que cela économise beaucoup de carburant, mais c'est bon pour le moral.
Le compteur affiche zéro kilomètres, mais nous sommes encore à une vingtaine de kilomètres des stations de service. D’ailleurs celle qui est plus près se trouve un peu dans la direction contraire ou nous devons aller. L’autre, un ou deux kilomètres plus loin, est dans le sens de notre destination. Ne voulant pas prendre de risque, je mise sur celle qui est plus près même si après il faudra rebrousser un kilomètre ; un de plus un de moins ….
Nous arrivons finalement à la station de service. Je prends pour 60€. C’est rassurant de voir le réservoir presque plein. Nous reprenons la route. Je reprogramme le GPS pour la destination finale, Vuonislahti. Nous sommes à quelque 450km, heureusement c’est déjà réservé et j’avais prévenu que nous risquions d’arriver aux alentours de 18 heures.
Nous faisons notre pause pique-nique au moment de quitter la national 20 pour une route, la 78, qui devrait nous faire passer par Kajaani.
Le restant du trajet s’est passé sans autre sujet digne de mettre en évidence sauf qu’on a retrouvé la « Via Karelia » un peu avant Nurmes. Nous avons traversé Lieksa et suivi les indications vers Vuonislahti.
Arrivons à Herranniemi vers 18 heures.
C’est un bel emplacement. Sur la rive du lac Pielinen, à peu près en face de Koli.
Il y a la maison principale, une grande maison avec probablement des chambres à l’étage. En outre il y a divers bâtiments, chacun ayant leur rôle spécifique : accommodation, cuisines, lavoir, sauna, etc. quelques cottages.
Nous avons reçu le cottage Punahilkka consistant en deux espaces habitables d’environ 25m2 pour 2 à 4 personnes chacun, ayant chacun sa propre douche et toilette et une petite cuisine dans l’un d’eux.
Nous sommes ravis. Nous nous installons et allons nous renseigner pour le souper qu’on demande finalement à avoir vers 20h.
Sari, notre deuxième fille au pair, originaire de Lieksa, viendra nous rendre visite vers 19h15 et restera souper avec nous.
Jusqu’à présent, notre intention était de continuer demain vers Möhkö et partir de là dimanche vers Ruovesi. Seulement que du village le plus à l’est de la Finlande jusqu’à Ruovesi il y a environ 500 kms. Ce qui représente encore une longue journée de trajet.
Dès lors, après consultation avec Evelyne, nous décidons de laisser tomber Möhko et voir si on peut rester ici deux nuits. Si tel est le cas, demain on visite l’atelier de Eva Ryynänen et Koli et puis nous revenons ici. Si ce n’est pas possible nous ferons les visites indiquées et nous éloignerons dans le sens de Ruovesi de sorte à passer la nuit le plus près possible de notre destination finale.
Apparemment il y a un mariage demain et il n’est pas possible de rester deux nuits. Bon, nous savons donc quoi faire.
Sari est arrivée vers 19h15. Elle est pareille à elle-même. On dirait qu’elle n’a pas vieilli. Pourtant depuis qu’elle est partie de chez nous elle en a parcouru du chemin, elle ha vécu en Irlande, en Inde, ..., entre autres.
Elle nous a apporté un kalakukko de saumon ainsi que du jus de fruit et des fraises. Nous papotons tout en buvant une bière avant de passer à table.
Apparemment nous sommes les seuls à souper. Nous avons indiqué notre préférence et nous avons été servis. Sans être abondant, c’est délicieux. Juste ce qu’il faut pour se nourrir sans se sentir goinfré.
Après le souper nous avons fait une petite promenade jusqu’aux installations sur le bord du lac où il y a l’emplacement pour ce qui semble être un théâtre d’été (Kesäteatteri).
Il y a aussi une sorte de véranda en bois pour barbecues et autres. Le temps de faire quelques photos et nous sommes les proies des moustiques.
Nous retournons au chalet.
Sari rentre chez elle vers un peu plus tard.
Il ne fait pas nuit, mais ce n’est pas la même clarté qu’il y avait à Inari. Avant de nous coucher, nous nous assurons que les moustiquaires sont posées le plus hermétiquement que possible contre les chambranles des fenêtres. Nous vaporisons de toutes manières un peu d’insecticide dans les chambres.
Comme il est habituel, il fait fort chaud pendant la nuit. Je me réveille tous les jours en sueur. Et pourtant je me couche après avoir pris une douche sans me sécher pour que l’évaporation de l’humidité du corps génère une sensation de fraîcheur.
(*)J’ai vérifié à plusieurs reprises que si je fais le plein directement après avoir atteint le zéro indiqué par le mouchard, je ne sais mettre que tout au plus 61 litres. Le réservoir ayant une capacité de 70 litres disons qu’il resteraient encore huit litres (non, ce n’est pas une erreur ; je sais bien que 70-61 font 9, je me laisse une marge d’erreur d’appréciation de volume) Sachant que en moyenne la voiture consomme du 8 au cents (en général un peu moins mais je me situe dans la pire des hypothèses) En théorie cela voudrait dire qu’avec un litre je peux parcourir 12 kilomètres. Par principe et par facilité mentale j’ai décidé depuis longtemps de réduire ce chiffre à 10 et stipuler comme règle qu’une fois atteint le zéro virtuel de la réserve je peux encore parcourir entre cinquante et quatre-vingt kilomètres. En outre, à partir de ce moment j’essaie de ne pas dépasser les 80 km/h En théorie cela devrait me permettre de parcourir presque 100 km., mais je préfère ne pas tenter le diable et me limiter à considérer une capacité de déplacement de 70-80km.
Samedi 10 juillet (Joutsa)
Selon le programme de la journée il y a tout d’abord les deux visites plus ou moins locales et puis s’approcher autant que possible de Ruovesi pour avoir le moins de parcours à réaliser demain.
Comme de toutes manières on sait que le musée de Eva Ryynänen n’ouvre qu’à dix heures, nous sommes un peu à l’aise pour nous préparer.
Nous allons prendre le petit déjeuner au réfectoire. Comme je m’y attendais c’est le buffet classique avec toutes les bonne choses qu’on sait préparer dans ces latitudes.
Le fait d’avoir pu garder la voiture juste à côté du chalet facilite l’accès aux bagages et caisses.
Le chargement est prêt. Les enfants s’amusent à sauter au trampoline. Apparemment c’est très à la mode ici et pas seulement dans le coin et pas non plus depuis peu ; déjà en 2004 chez Jussi et Eija il y en avait un.
En allant rendre la clé, nous avons payé le séjour. Il n’est pas encore dix heures. Comme le musée d’Eva Ryynanen n’ouvre qu’à dix heures nous roulons tranquillement vers le lieu.
Comme je m’en doutais, nous sommes les premiers. Il y a une voiture sur le parking mais c’est sûrement celle des personnes en charge de la gestion.
En attendant l’ouverture nous jouons aux fléchettes et faisons une promenade jusqu’au bord du lac.
Ca y est, nous prenons les entrées et allons tout d’abord voir l’église ou plutôt la chapelle. Elle est magnifique, simple presque entièrement en bois. Déjà, avant d’entrer, les portes en bois d’une seule pièce, ou en tout cas c’est ce qu’elles veulent faire passer comme message.
Ensuite, lorsqu’on ouvre ces portes je ne saurais pas dire par quoi le regard est attiré en premier, si par quelque chose de déterminé ou par l’ensemble. Les murs consistent en des rangées de troncs de même calibre posés verticalement. Le toit n’a rien de particulier si ce n’est qu’il est posé sur une belle charpente en bois ce qui n’est pas en soi extraordinaire dans ces contrées.
La nef : deux rangées d’une dizaine de bancs de chaque côté, mais pas n’importe quels bancs. Chacun est en fait un demi tronc évidé jusqu’à obtenir la forme d’un siège et un dossier, ensuite décoré, poli et protégé. Le sol est fait en carrelages de troncs coupés en rondelles sous une couche transparente de protection.
L’autel, sur roulettes, simple mais basé sur la nature. Disposition d’un enchevêtrement de racines et des branches lui donnant un aspect d’hydre ou céphalopode (poulpe) au nombreux tentacules, le tout escorté de deux statues.
Après la chapelle « Paateri » nous nous sommes dirigés vers l’atelier où l’on peut voir un bon nombre d’œuvres non terminées et qui probablement resteront telles quelles étant donné que l’artiste est décédée en 2001, peu après que nous ayons visité le musée pour la première fois. Nous avions encore, à l’époque, pu l’apercevoir dans sa maison qui était et est visitable.
A continuation nous sommes passés à l’édifice ou salle qui est en fait la vitrine de ses œuvres : des statues, des reliefs, des bas reliefs, … certaines crées à partir d’un seul tronc, d’autres en combinaison, parfois profitant d’une forme spécifique acquise tout naturellement.
Le tour s’achève par la visite dans la maison de l’artiste que l’on pourrait cataloguer comme deuxième vitrine.
J’essaie de m’imaginer dans cet endroit, naturellement calme et silencieux, le bruit des coups de marteau, parfois la scie ou tronçonneuse, nécessaires au morcellement des grosses pièces. Je m’imagine mal faire cela avec le dos d’une cuillère.
Une fois la visite terminée nous avons pris un café avec des couques dans le réfectoire qui est aussi décoré au style des œuvres d’Eva.
Nous avons eu un peu de mal à trouver, à Koli, l’emplacement où il fallait monter pour avoir la vue classique carte postale des lacs. Finalement nous l’avons trouvé. Il y a une sorte de téléphérique pour monter jusqu’à l’hôtel, mais nous avons préféré monter à pied. Cela fait quelques marches. Puis, depuis l’hôtel, il y a encore un bonne petite flopée de marches.
Arrivés aux rochers, j’ai pris des photos en vue de faire une composition panoramique plus tard.
De retour à la voiture, nous avons pris le cap vers Kuopio.
Au départ, il était prévu de passer par Kuopio et même d’aller sur la place principale pour faire goûter aux enfants un kalakukko, mais étant donné que Sari nous a fait la surprise de nous en offrir un, le détour par Kuopio n’est plus nécessaire. Cela va nous faire gagner du temps.
Nous nous sommes mis donc en route avec le cap vers Virrat de sorte qu’une fois Kuopio dépassé nous commencions à chercher un endroit pour la nuit tout en étant dans la bonne direction.
A l’heure du repas, nous avons trouve un bel endroit, où il y avait une table de pique-nique. Nous avons goûté le Kalakukko, terminé les fraises, et tout ce qui était ouvert.
Après Kuopio, nous avons commencé la recherche donc, sans succès. Apparemment le coin ici est moins touristique. A un moment, nous avons vu un endroit à douze kilomètres. Après concertation avec Evelyne nous nous sommes dirigés vers l’endroit. Il s’est avéré qu’il était fermé. Il semblerait que son infrastructure soit plus adapté aux loisir de neige que les loisirs d’été.
Nous sommes retournés sur la route et après un bon quart d’heure, ne voulant pas faire dès kilomètres et des kilomètres je me décide a interroger le GPS. Le camping indiqué, le plus proche, plus ou moins dans notre direction se trouve à 90 km à Joutsa. Comme nous avons toutes les coordonnées via le GPS, je demande à Evelyne si elle veut téléphoner pour savoir s’il y avait de la place.
A notre plus grande surprise, la dame au but du téléphone parle français. Oui, il y a de la place. Je mets le caps pour le camping. Le GPS nous indique une arrivée vers 19h. Nous le faisons savoir à la dame.
Bon, nous avons où dormir cette nuit. Les enfant râlent un peu qu’il faut encore attendre jusqu’à dix-neuf heures mais autrement nous risquions d’arriver à cette heure là et n’avoir rien trouvé.
Comme prévu, vers dix-neuf heures nous arrivons.
Le prix n’est pas cher 34 euros. A voir le prix, je m’inquiète un peu étant donné que la dame nous avait dit au téléphone qu’il ne lui restait qu’un petit chalet et que c’était un peu juste pour quatre personnes.
La dame nous explique comment arriver aux emplacements et le numéro du chalet. En fait l’entrée du camping se trouve à environ un kilomètre de l’emplacement des chalets.
Lorsque nous arrivons à la zone nous sommes le centre d’attention des regards des « campeurs » déjà sur place. Je dirais qu’i y a plus de mobile homes que de chalets.
Les chalets ont l’air d’être différents à ceux auxquels nous sommes habitués. Ils ont l’air plus anciens, plus authentiques. Finalement nous trouvons le notre. Sans être énorme il est plus grand que ce que la dame nous avait fait croire. Il y a un grand lit double et deux lits superposés, un petit coin cuisine avec une table et un frigo. Devant il y a une sorte d’auvent avec une table et quatre chaises. Il ne nous faut rien de plus.
La première chose à faire c’est l’installation. Les enfants et Evelyne sont allés se baigner dans le lac. Pour le moment, je n’ai pas trop envie. Je préfère continuer à ranger.
Pour souper, malgré qu’il y a la petite cuisine dans le chalet, nous préférons aller cuisiner à la cuisine du camping, qui est plus spacieuse et mieux équipée.
Si près de notre chalet il n’y a pas trop de moustiques, aux alentours de la cuisine par contre c’est insupportable. Nous devons nous mettre du produit autrement nous ne tiendrons pas le coup.
Pour la facilité, je prépare des pâtes avec du jambon et du fromage. C’est ce qu’il y a de plus simple dans des circonstances pareilles.
Nous avons soupé dehors, sous l’auvent. Après avoir pris nos douches. Nous nous sommes installés pour lire et boire un bière. Les enfants regardent une vidéo.
Je ne sais plus qui a été le premier ou tous à la fois, mais nous ne l’avons pas fait longue.
Je n’ai de souvenir que de m’être réveillé vers six heures du matin en sueur.
Dimanche 11 juillet (Tallusselkä Mari's Mökki)
En attendant que les autres se réveillent, j’écris, j’avance dans le journal.
La journée semble se parer d’un beau soleil.
Nous avons pris le petit déjeuner sur le pas de la porte du chalet. Du bon muesli avec du lait, à plusieurs reprises.
Le chargement de la voiture s’est fait assez rapidement étant donné que ce soir nous pourrons tout décharger, dès lors il n’y a pas de session de tri ni de distribution d’affaires.
En quittant le camping nous rendons la clé à une dame qui jardinait dans l’aire de la réception.
La dame d’hier est chez elle à quelques centaines de mètres de là, mais comme c’est dimanche probablement elle n’arrivera que plus tard dans la matinée.
Pour une fois le trajet de la journée ne sera pas trop long ; à peine deux cents kilomètres. Nous arrivons au chalet de Mari vers midi.
Nous pensions les amener au restaurant mais ils avaient déjà prévu que nous mangions avec eus au chalet. Nous nous sommes donc mis d’accord pour qu’on se voie le jour avant du départ à Turku. Nous pourrons aller alors au restaurant à Naantali.
A près un apéritif et quelques échanges d’informations, nous passons à table.
Les hommes ont fait la cuisine. Martti s’est occupé des pommes de terre et Timo du saumon.
Le repas était délicieux. Lorsque je me suis proposé pour faire la vaisselle, Martti m’en a empêché.
Après le repas Nous avons fait le tour du propriétaire afin de faire le point sur les différentes situations et actions correspondantes : Comment allumer le sauna, où était le bois ; les outils, les fusibles, etc. En gros nous connaissions déjà le tout car c’est la troisième fois que nous serons sur place, mais il est toujours bonde se le faire rappeler, surtout que la dernière fois cela remonte à six ans.
En début de soirée, vers 18 heures, avant de nous laisser seuls, nous sommes allés ensemble à Ruovesi ou Martti nous a montré où il y avait un supermarché encore ouvert le dimanche. Puis nous sommes allés au cimetière pour repérer la tombe de Toini, la mère de Mari. Nous voulions venir apporter des fleurs pendant la semaine mais nous ne savions plus où elle était.
Martti, Timo et Mari ont pris congé.
Evelyne et moi, les enfants sont restés au chalet, nous dirigeons au supermarché, car bien qu’il y ait déjà pas mal de produits sur place, nous ne voulons pas en abuser et préférons acheter nos provisions.
La première chose que nous avons fait, après le déchargement des achats et de toutes les caisses et valises, c’est allumer le sauna. Pendant que nous nous installerons il commencera à se chauffer.
Les enfants dorment en haut. Evelyne et moi dans la grande chambre en bas. Chacun prend ses repères. Sans trop s’étaler, c’est bien la première fois depuis quelques jours que nous pouvons nous mettre à l’aise sans devoir penser à tout ranger car nous partons demain. Nous sommes ici pour une semaine au moins.
Il est à peu près huit heures du soir. Il fait super clair. Le soleil brille très fort et la lumière donne une tonalité verte à travers les feuilles des arbres qui nous entourent. En fait, le vert est la couleur dominante.
Le sauna est à point. Les bières aussi.
Nous nous installons en bas donc et …… premier sauna à Lehtimaja. L’eau du lac, qui d’habitude est assez fraîche, à la suite de ces jours forts en chaleur, est à une température au dessus de la normale.
Vers neuf heures et demie, Rodrigo monte au chalet pour allumer la télévision. L’Espagne joue la finale du mondial de foot 2010 contre la Hollande. Nous monterons de temps en temps pour voir avancer les marqueurs et nous tenir au courant de l’avancée du match.
Nous avons profité du sauna jusqu’à environ onze heures du soir. Le soleil sous cette latitude se cache vers vingt-deux heures trente ; je dis bien se cache car en réalité il ne parvient pas à faire totalement noir.
Lorsque nous montons au chalet, le match bien de se terminer sous le score de zéro à zéro ce qui indique qu’il y aura des prolongations. Tant mieux car malgré que les joueurs sont en général un peu plus fatiguées, la tension et l’excitation font que souvent ce sont les meilleurs moments.
D’une part la peur de prendre un but, d’autre par le besoin de forcer la main et de marquer soi même le but libérateur.
Evelyne est allée se coucher. Les enfants et moi, sommes pris au jeu. Notre tension, comme celle de milliers, que dis-je, de millions d’espagnols, se libère lorsque Iniesta, en deuxième prolongation marque le but. Je ne m’avais plus attendu à une réaction pareille, je me suis entendu crier les points fermés et le sourire joyeux. Les gènes sont bien là, les origines sont ancrés.
A ce moment ma seule pensée est qu’il faut tenir le coup jusqu’à la fin. D’autre part, le match ne se termine-t-il pas, en prolongations, lorsque le premier adversaire marque un but ?
Apparemment je ne connais pas les règles car ils continuent à jouer. Ce sont les minutes les plus longues en attendant le coup de sifflet libérateur. Il arrive enfin. L’Espagne est CHAMPIONE DU MONDE !!!!!!.
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